Droits sociaux / Services publics

Comment payer ses factures, ou pas ? [Don’t Pay Belgique]
Une partie de plus en plus grande de la population est dans l’incapacité de payer les factures que nous adressent les fournisseurs d’énergie ces semaines-ci. 😞 Bien sûr on nous dit que la première chose à faire (en plus de mettre un pull et de débrancher notre téléphone...) est de négocier avec notre fournisseur, mais ça ne règle pas le problème de fond et puis c’est loin d’être évident. Dans ce contexte de merde, qui est amené à évoluer, vous avez peut-être droit à ces aides sans le savoir : 🧐 Le tarif social : un article ici pour savoir si vous y avez accès et si oui comment, car il est (temporairement) élargi aux bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM), ainsi qu’aux personnes sinistrées par les inondations et aux indépendant·es qui ont accès au droit passerelle. On vous conseille d’appeler votre mutuelle : c’est elle qui vous dira si vous pouvez bénéficier de ce statut. 🧐 Le statut de client·e protégé·e : il permet de bénéficier du tarif social et d’empêcher qu’on vous coupe le gaz ou l’élec’. C’est dans les cas où on est en incapacité de payer nos factures et que notre fournisseur nous a mis en demeure. Pour y avoir accès les infos sont ici pour la Wallonie et ici pour Bruxelles. 🧐 Le forfait de base au tarif réduit : c’est une réduction temporaire sur nos factures de gaz et d’électricité, décidée par le gouvernement fédéral vendredi dernier, qui dépend surtout du type de contrat que vous avez (vous y avez droit si vous avez un contrat variable ou un contrat fixe qui a été conclus après le 1er octobre 2021). 🧐 Le fonds gaz et électricité et le fonds énergie des CPAS : qu’on soit bénéficiaire ou non du CPAS, il faut demander au CPAS de notre commune si une aide peut nous être octroyée. Des fonds leur ont été récemment alloués pour ça, voir dans cet article. On peut aussi appeler la permanence mise en place par Test Achats ce mercredi de 9h à 17h au 0800 29 116 ou poser nos questions dans un tchat mis en place par la RTBF demain entre 10h et 13h, auquel participera notamment le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (lien facebook) (RWLP). Au vu des factures qu’on reçoit, ces aides nécessaires ne seront pas suffisantes. Ce ne sera pas suffisant, mais en plus ça signifie qu’on va payer les surfacturations actuelles avec nos impôts 😡. C’est de l’argent public en moins pour les écoles ou les transports ou les hôpitaux. Tout cet argent 💸💸 ce sera pour les fournisseurs d’énergie, qui continuent donc d’encaisser toujours plus ! Tout cet argent (1,5 milliards de prévus), c’est encore de la dette publique que l’État voudra nous faire payer plus tard, et ce sont des dividendes qui continuent de venir grossir les poches déjà pleines des actionnaires ! Quand est-ce qu’on arrête ce marché absurde ? #DontPay, #dontpaybelgique, #onnepaierapas, #wijbetalenniet Bonus 1 : Factures d’énergie impayables, donc impayées : à quoi s’attendre, que faire ? (test-achat.be) Bonus 2 : Christine Mahy : « Nous demandons de...

[Carte Blanche] La Ministre de l’Intérieur attaque le droit de manifester
Ce 25 août 2022, dans la torpeur de l’été, la Ministre de l’Intérieur a adressé aux Bourgmestres du Royaume une circulaire « relative à l’interdiction individuelle et préventive de manifestation ». Cette circulaire vise à autoriser les Bourgmestres à imposer une interdiction individuelle et préventive de manifester à certaines conditions aux personnes qualifiées de « fauteurs de troubles ». Il y a quelques mois, le Bourgmestre Close avait indiqué souhaiter une « loi contre les casseurs ». Ces mots sont trompeurs, il a, en fait, obtenu une circulaire contre les manifestants. Une circulaire, c’est-à-dire une note du ministère de l’Intérieur, qui vient limiter l’usage d’un droit fondamental, cela doit interpeller. Le fait que la Ministre de l’Intérieur ait estimé pouvoir se passer d’un débat contradictoire impliquant les parlementaires sur une question aussi essentielle traduit le mépris sans cesse plus grand, habituel et décomplexé de l’exécutif, notre gouvernement, vis-à-vis du législatif, le Parlement censé représenter la population belge. Ce désintérêt sans cesse plus grand ne se manifeste pas seulement vis-à-vis de la séparation des pouvoirs mais aussi vis-à-vis de droits fondamentaux protégés par la Convention européenne des droits de l’homme. La liberté de réunion ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui sont prévues par la loi selon l’article 11 de cette Convention. Il en va de même pour la liberté d’expression. Cette circulaire vise, en réalité, non pas les casseurs mais toute personne susceptible de manifester et le droit de manifester en général. Il existe de nombreuses lois permettant de sanctionner ceux que l’on considère comme des casseurs qu’ils aient commis des dégradations ou des violences. Il s’agit ici d’interdire la présence à la manifestation de ceux dont on prédit qu’ils causeront des troubles à l’ordre public. La circulaire insiste à deux reprises sur le fait que les interdictions préventives et individuelles de manifester pourront être justifiées par des renseignements émanant des services de police. On est bien loin d’agissements dont la réalité aurait été constatée par une décision de justice. L’interdiction est ensuite reprise dans le fichier général de la police (la BNG). La suite sur : Le Vif

Don’t look up : comment les géants de l’énergie nous ont plongés dans la crise du gaz
La relation incestueuse entre l’industrie gazière et les décideurs politiques nous a mené à la catastrophe actuelle avec des factures annuelles qui pourraient atteindre 7000 € d’ici l’hiver prochain. Par Mathieu Strale - 22 août 2022 La crise énergétique dure depuis plusieurs mois en Europe. D’abord, ce sont les prix qui ont explosé. Maintenant on parle d’un risque de pénurie de gaz naturel d’ici l’hiver prochain. Le coupable tout désigné est la Russie, qui utiliserait ses exportations de gaz comme un moyen de chantage dans le cadre de la guerre en Ukraine. C’est oublier la vraie raison. La libéralisation du marché énergétique européen a mis une poignée de géants privés au pouvoir et cette confiance aveugle dans le marché nous a menés à la catastrophe actuelle. Le gaz naturel a trois usages principaux : se chauffer, produire de l’électricité et être transformé dans l’industrie. De ce fait, la consommation de gaz est plus forte en hiver, lorsque les besoins de chauffage et d’électricité sont plus élevés. Pour s’y adapter, les pays européens disposent de capacités de stockage qu’ils remplissent en été. Notre approvisionnement dépend surtout de sources extérieures, puisque la production gazière européenne ne couvre que 10% de nos besoins. L’essentiel de ces apports est acheminé par des gazoducs nous reliant aux pays producteurs. C’est le moyen le moins cher puisqu’il ne demande aucune transformation du gaz. Celui-ci vient de Russie, 40 % de nos approvisionnements, de Norvège, 20 à 25 %, et de Libye, d’Algérie ou d’Azerbaïdjan, environ 10 % ensemble. L’autre source d’approvisionnement est le gaz naturel liquéfié (GNL). C’est une technique plus chère, car il faut des usines pour compresser et décompresser le gaz et des bateaux particuliers, sortes de grands thermos. Mais elle présente l’avantage de pouvoir ensuite transporter ce gaz liquéfié dans le monde entier. Ce GNL couvre 10 à 20 % de la consommation européenne, avec du gaz provenant du Qatar, des États-Unis ou du Nigeria. Corporate Europe Observatory estime que les géants de l’énergie ont embauché plus de 1000 lobbyistes et dépensé plusieurs centaines de millions d’euros. La guerre en Ukraine et la montée en tension avec la Russie menacent donc notre première source d’approvisionnement. À court terme, il est compliqué de trouver des alternatives. Nos autres fournisseurs par gazoduc utilisent déjà leurs capacités à plein régime. L’importation de gaz naturel liquéfié est aussi limitée, d’une part par la capacité des terminaux européens, notamment à Zeebrugge en Belgique, qui sont souvent déjà saturés, d’autre part par la flotte de navires spécialisés, qui est mobilisée à plein régime. Dès lors, la plupart des spécialistes estiment que si les exportations russes s’interrompent, l’Union européenne se dirige vers une pénurie de gaz, peut-être dès l’hiver prochain, sans doute aussi durant les suivants, car investir dans de nouveaux gazoducs ou terminaux et navires demande...

Gilets Jaunes : Un mois... un rond-point !
Inflation, guerre, prix de l’essence, scandales politiques, réchauffement climatique, variole du singe, Covid19, dépression, pénurie de blé, inondations, crise énergétique... Toi aussi, adopte les vrais gestes barrières : éteins ta télévision, enfile ton gilet jaune et viens ! Une fois par mois, rendez-vous sur un rond-point. Prochaines dates prévues : 3/09/22 Vilvorde 1/10/22 Marche-en-Famenne 5/11/22 Bruxelles 3/12/22 Liège 7/01/23 Mouscron 4/02/23 Namur 4/03/23 Mons 1/04/23 Louvain-la-neuve 6/05/23 Paris 3/06/23 Bruxelles 1/07/23 On retourne à la mer ! 5/08/23 Courcelles Rejoignez-nous ! On a besoin de tous ! N’oubliez pas de vérifier les heures de rendez-vous et l’adresse exacte sur la page facebook.

[Action] Ça suffit, een oplossing nu !
Action du personnel de Fedasil - Actie van het personeel van Fedasil Pourquoi cette action ? Ça suffit ! Le personnel de Fedasil ne peut plus travailler dans les conditions actuelles. En solidarité avec nos collègues du Petit-Château, notre centre d’arrivée à Bruxelles, mais aussi en solidarité avec les demandeurs d’asile laissés à la rue, les collaborateurs de Fedasil ont décidé de marquer un arrêt de travail ce mardi 23 août. Cette action est organisée simultanément dans nos 36 centres d’accueil et au siège central de l’Agence. Nous ne pouvons plus tolérer la crise humanitaire qui se déroule devant les portes du Petit-Château, au mépris des règlements belges et internationaux. Nous traversons une crise indigne pour un pays comme la Belgique, une crise qui a trop longtemps duré. Le personnel de Fedasil a longtemps fait preuve de nombreux efforts, mais aujourd’hui, les limites ont été atteintes. Nous voulons des solutions et des perspectives maintenant ! Plus d’infos et d’images sur le site internet de l’action.

[Podcast] ebullition : Matrice pénale 1&2
Matrice pénale 1/2 : Femmes et justice pénale, une défiance légitime Dans un contexte dominé par l’héritage patriarcal et la culture du viol, les femmes ont des difficultés à faire reconnaitre les violences à leur encontre. Face à cela, la réaction sociale majoritaire – y compris dans le chef de certains courants féministes - est de se tourner vers le système pénal. Un « reflexe punitif » qui se fonde dans la croyance que les femmes auraient à gagner à recourir à la justice pénale. Mais, le féminisme sera-t-il vraiment plus fort s’il y avait davantage de criminalisation des auteurs de violences ? L’appareil répressif pénal répond-il aux besoins des femmes confrontées aux oppressions et aux violences sexistes et sexuelles ? Avec : Roxane, du Collectif Féminisme Yeah Selma Benkhelifa, avocate, barreau de Bruxelles, Progress Lawyers Network Benjamine Bovy, avocate, barreau de Bruxelles, cabinet Struyven Diane Bernard, docteure en droit et philosophie, membre de Fem&Law, professeure en droit à Université Saint-Louis et membre du Grepec (Groupe de recherche en matière pénale et criminelle) Anne Le Monne, docteure en criminologie au département de criminologie de l’Institut national de criminilastistique et de criminologie (INCC) Gwenola Ricordeau, abolitionniste pénale féministe, professeure assistante en justice criminelle à la California state University, autrice de "Pour elles toutes. Femmes contre la prison" et "Crimes & Peines, penser l’abolitionnisme pénale" Irene Zeilinger, formatrice en autodéfense féministe, Garance asbl Co-réalisé par Juliette Béghin et Paola Hidalgo Noboa (Bruxelles Laïque), avec Manon Legrand (féministe, journaliste), Thomas Lambrechts (prise de son et montage) et Damien Izambar Dewulf. Matrice pénale 2/2 : Abolir la justice pénale patriarcale : entre besoins des victimes et puissances féministes Il est urgent de formuler des questions plus larges et plus inconfortables que celles liées au réflexe punitif et à la proportionnalité et la rétribution des peines. Il s’agit de poser la difficile question de l’adéquation du système pénal aux besoins réels des femmes. Les outils dont la société s’est dotée pour protéger les citoyennes, sont-ils efficaces ? Peut-on enfermer et punir tous les hommes déviants et violents ? Au-delà du pénal, de quelles solutions structurelles et de quelle justice rêvons-nous en tant que féministes ? Avec : Benjamine Bovy, avocate, barreau de Bruxelles, cabinet Struyven Diane Bernard, membre de Fem&Law, professeure en droit à Université Saint-Louis et membre du Grepec (Groupe de recherche en matière pénale et criminelle) Céline Caudron, coordinatrice vie féminine asbl Juliette Moreau, avocate, membre de l’Observatoire International des Prisons – section belge francophone Irene Zeilinger, formatrice en autodéfense féministe, Garance asbl Roxane, du Collectif Féminisme Yeah Gwenola Ricordeau, abolitionniste pénale féministe, professeure assistante en justice...