Manchette

Guerre / Antimilitarisme

Russie : Les actions anti-guerre continuent, une nouvelle loi répressive les cible

En Russie, les citoyens déclarés coupables de « sabotage » risquent désormais d’écoper de la prison à perpétuité. Poutine a promulgué une loi en ce sens jeudi. La peine pourra être infligée à tout individu qui réalise un acte de sabotage, comme des « actions subversives » ou un complot de coup d’Etat, mais aussi à ceux qui contribuent à planifier ou financer un tel crime. Depuis le déclenchement de la guerre, il y a eu 72 attaques recensées visant des bureaux de recrutement et infrastructures militaires en Russie (voir cet article ou celui-ci). Pour les seuls derniers jours de décembre, des box de garage d’une unité militaire dans le district de Sokolinaya Gora sur la 3e rue ont été incendiés. Le feu a couvert une zone de 200m². Un incendie s’est déclaré dans un dortoir du Service de la Garde fédérale, rue Tvardovskogo. Un incendie a touché à l’Institut russe des alliages légers (entre 400 et 600m² de hangars de propane et d’acétylène étaient en feu) ; cet institut travaille pour l’armée. Dans la région de Saratov, le feu a été mis au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire d’Ivanteevka. Le bureau de l’officier d’enregistrement et d’enrôlement militaire de service était complètement brûlé. A Podolsk, (nous l’avions traité dans cet article) deux retraités ont tenté de mettre le feu au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire. A Novocherkassk, un incendie a complètement détruit un bâtiment à deux étages de la 150e division de fusiliers motorisés dans le village de Persianovskoye (photo).

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Racismes / Colonialismes

Vente aux enchères en Belgique de crânes humains : jusqu’où va la déshumanisation ?

Fin novembre, à Bruxelles, trois crânes humains de personnes tuées au Congo pendant la colonisation belge étaient mis en vente. Un collectif de 147 signataires dénonce cette pratique, signe d’un racisme structurel, et demande l’ouverture d’une enquête. Le mardi 29 novembre, trois crânes humains de personnes tuées pendant la colonisation belge au Congo, trois crânes extorqués et ramenés en Belgique, ont été mis en vente aux enchères à Bruxelles. Vingt-quatre heures après, la vente a été retirée, suite à un article du journaliste Michel Bouffioux dans Paris Match, qui alertait de la situation proprement scandaleuse. Sur les réseaux sociaux, de nombreux acteurs de la société civile, choqués par cette énième insulte à l’égard des personnes congolaises et africaines, ont contribué à largement relayer l’information. Un deuxième article du journaliste Michel Bouffioux, toujours dans Paris Match, 30, nous apprenait par la suite que la salle de vente s’engageait à racheter les trois crânes au vendeur resté anonyme, ceci dans le but de les rapatrier vers la RDCongo. Bien que cette décision paraisse positive, le rachat par la salle de vente signifie qu’une valeur marchande continue de se voir attribuer à des crânes de personnes humaines tuées pendant la colonisation. La solution émise par la salle de vente ne met donc pas un terme mais, au contraire, perpétue l’acte de recel. Une vente aux enchères de crânes humains au 21e siècle, comment est-ce possible ? À première vue, on aurait pu croire à une fake news et pourtant, non ! Les crânes ont bien été mis en vente par l’hôtel de ventes Vanderkindere entre 750 et 1000 euros. Le déni d’humanité des peuples congolais et africains ayant été poussé à son comble, force est de constater qu’un tel acte est encore possible. De cette déshumanisation totale, la présentation de ce « lot de 3 crânes » par la salle de vente en est la démonstration : « Lot de 3 crânes humains : un crâne de Bangala anthropophage aux incisives taillées en pointes, un crâne du chef arabe Muine Mohara tué par le sergent Cassart à Augoi le 9 janvier 1893 et décoré d’un bijou frontal, et un fragment de crâne collecté au « Figuier de la mort » dans le village de Bombia dans la province de la Mongala par le docteur Louis Laurent le 5 mai 1894. Portant d’anciennes étiquettes de collection. Provenance : ancienne collection du docteur Louis Laurent à Namur. Epoque : XIXe. » Les insuffisances du projet HOME et ses responsabilités Le 8 novembre 2022, le collectif d’associations afrodescendantes associé au projet fédéral HOME (Human Remains Origins Multidisciplinary Evaluation) organisait une conférence de presse intitulée « Pour le rapatriement des dépouilles des ancêtres congolais ». Il s’agissait d’alerter l’opinion publique quant aux lacunes et à l’opacité du projet HOME. Ce projet mis en place par l’Etat belge le 15 décembre 2019, se terminant fin décembre 2022, est porté par 7 partenaires institutionnels et scientifiques. Selon...

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Racismes / Colonialismes

La double peine : “Je voyage d’une prison à une autre”

Témoignage d’une personne détenue en centre fermé et en grève de la faim, décembre 2022. En juin 2020, on publiait un article sur notre site internet dénonçant la double peine. Pour rappel, il s’agit de détenu.e.s à qui les papiers sont retirés suite à une condamnation de trouble à l’ordre public ou ayant été condamné.e.s pour un délit mineur (excès de vitesse, amendes non payées, etc). Ils.elles sont ensuite ré-arrêté.e.s ou sont transféré.e.s de la prison vers un centre fermé en vue de leur expulsion. Cette pratique permet à l’Office des étrangers (OE) de renvoyer, vers un pays dit d’origine, des personnes vivant en Belgique depuis des années,ou y étant nées. C’est le cas notamment d’un homme qui est en grève de la faim depuis 20 jours dans un centre fermé. Il nous demande d’alerter et réclame sa libération. Il a 40 ans et vit en Belgique depuis 20 ans. Toute sa famille est installée ici. Après un séjour en prison, il a été transféré au bout de sa peine vers un centre fermé : “Je voyage d’une prison à une autre” “Ik word verplaatst van de ene gevangenis naar de andere” Témoignage 19/12/2022 : “3 weken geleden werd ik van de gevangenis naar het centrum gebracht. Ik heb toen munten van 2 en 1 euros ingeslikt. Ik werd naar het ziekenhuis gebracht maar de dokters konden niets doen. Bij mijn terugkeer heb ik niet meer willen eten, ik blijf in hongerstaking tot ik vrijgelaten wordt. Na 10 dagen werd ik van deze gevangenis naar een andere gesloten centrum gebracht. Ik reis constant van de ene gevangenis naar de andere. Ik ben nu 20 dagen in hongerstaking ik zal voortdoen tot ik vrijgelaten wordt. ik heb al 10 kg verloren en heb overal pijn. Het is verschrikkeliijk. Help mij. Zeg aan iedereen hoe alles hier is. Ik heb mijn straf tot het einde toe uitgezeten. Waarom word ik een tweede keer gestraft ? Omdat ik een buitenlander ben ? Dat is discriminatie.” Traduction : “Il y a 3 semaines, j’ai été emmené de la prison au centre. J’ai ensuite avalé des pièces de 2 et 1 euros. On m’a emmené à l’hôpital mais les médecins n’ont rien pu faire. A mon retour, je n’ai pas voulu manger, je resterai en grève de la faim jusqu’à ma libération. Après 10 jours, j’ai été emmené de cette prison vers un autre centre de détention. Je suis constamment en déplacement d’une prison à l’autre. J’ai déjà perdu 10 kg et j’ai des douleurs partout. C’est terrible. Aidez-moi, s’il vous plaît. Dites à tout le monde comment ça se passe ici. J’ai accompli ma peine jusqu’au bout. Pourquoi je suis puni une deuxième fois ? Parce que je suis étranger ? C’est de la discrimination.” Cette personne est doublement punie pour ce qui lui est reproché. Après avoir exécuté sa peine, on lui retire son titre de séjour et elle est placée en centre fermé en vue d’être rapatriée dans un pays qui n’est plus le sien. On la coupe de tous les liens qu’elle a avec la Belgique et tous ses proches. C’est pourquoi nous dénonçons la double peine qui est raciste et discriminatoire. Il...

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Écologie

Belgique : Le mouvement ecolo fait peur au pouvoir – Une tentative de division

Le quotidien libéral belge L’echo titrait un article dans son édition du week-end du 12 novembre 2022 « Le mouvement climatique belge menacé d’infiltration extrémiste ». L’article commence par s’inquiéter de la tournure qu’a prise la mobilisation contre contre l’agro-industrie en France et les affrontements qui y ont lieu entre manifestant.e.s et la police. Dans les Deux-Sèvres, plus de 50 collectifs, syndicats et associations se mobilisent depuis quelques mois contre un projet de méga-bassines4. L’auteur reconnaît d’emblée que la situation belge est bien différente, avant d’établir un grand nombre de comparaisons. « [Les journalistes] ont constaté » « une radicalisation d’une frange du mouvement climat » par le biais d’une « tentative d’entrisme », encore « marginale » de militant.e.s issu.e.s de l’extrême gauche révolutionnaire au sein du mouvement climat. » 1. La manière de présenter les militants révolutionnaires comme extérieurs au mouvement social est une stratégie policière classique : il s’agit d’une délégitimation des propositions radicales en présentant les révolutionnaires comme des récupérateurs.trices extérieurs.es. Cette présentation du mouvement écologiste comme étant un mouvement modéré et qui se radicalise par l’infiltration d’éléments extrémistes exogènes ne résiste pas à un examen de l’histoire de la mouvance. Celle-ci a toujours été marquée par une hétérogénéité et a, depuis ses débuts, eu un pôle radical. On peut penser à l’auteur américain Murray Boockchin et ses théories sur l’écologie sociale dès les années 60 qui ont inspiré la révolution au Rojava (2012, Nord-Est de la Syrie). La deuxième attaque sur le mouvement semble tout droit sortie d’un manuel de gestion des mouvements sociaux : « Résultat : le mouvement climat se retrouve polarisé, […] est poussé dans le dos par les radicaux. Il ne veut pas entrer dans une logique de confrontation interne, donc il réagit, au mieux, par un silence gêné, au pire par un argumentaire disant que les actions militantes sont complémentaire » poursuit François Gemenne2. Il s’agit ici d’opposer les bons militant.e.s modéré.e.s et raisonnables aux mauvais militant.e.s radicaux. L’article se pose, en conclusion, en conseiller politique du mouvement « La radicalisation risque de couper le mouvement climat d’une grande partie de la société. Elle va faire peur aux gens les plus hésitants, les plus réformistes, soit ceux que l’on aurait le plus besoin de convaincre, alors que 85% des Européens se disent aujourd’hui concernés par la cause climat. Si le mouvement s’enferme dans la polarisation, sans dégager un consensus social, nous sommes condamnés à l’immobilisme. » Que tirer comme enseignement de cet article ? Premièrement, le mouvement écolo commence à faire peur aux autorités et aux chefs d’entreprises alors que depuis 60 ans ceux-ci sont dans le déni de l’écocide qui se déroule sous nos yeux. C’est, quelque part, que le mouvement écologiste semble aller dans le bon...

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Migrations / Frontières

Entre non respect des droits humains et indifférence : Situation déplorable pour les demandeurs d’asiles à Bruxelles

Depuis plus d’un an, le Petit-Château, centre d’arrivée pour les demandeur·ses de protection internationale en Belgique (géré par Fedasil), est surchargé et ne prend plus compte d’une grande partie des demandes d’asile. On y décompte en moyenne 120 nouvelles demandes chaque jour. Ces exilé·e·s venu·e·s de loin sont pour l’immense majorité d’entre elleux en situation d’extrême précarité et donc dans la nécessité de trouver un accueil digne. En « temps normal », l’Etat belge a l’obligation, par les directives européennes et la loi belge, d’héberger toute personne introduisant une demande d’asile sur son sol depuis le traité de Genève. Cela fait donc plus d’un an que le centre d’accueil et de répartition des demandeur·ses d’asile enfreint la loi. Cette situation est catastrophique et témoigne de la volonté de l’Etat belge à ne pas mettre les moyens nécessaires dans l’accueil des personnes exilées. En janvier 2022, le Tribunal de première instance bruxellois l’a attaqué en justice pour non-respect des droits fondamentaux concernant l’accueil des demandeur·ses d’asile. De plus, on décompte aujourd’hui plus de 7000 condamnations par le Tribunal francophone du travail de Bruxelles et plus de 150 par la Cour européenne des Droits de l’homme à l’encontre de l’Etat belge(1). Alors que nous sommes en plein hiver et que le thermostat passe très régulièrement sous les températures négatives. Les politiques belges continuent de laisser des centaines de personnes en attente de prise en charge de leur demande d’asile dans la rue. De nombreux campements se sont construits en face du Petit-Château depuis plusieurs semaines. On décompte à l’heure actuelle une cinquantaine de personnes campant dans des conditions dramatiques. Ceci est en opposition totale avec les politiques migratoires belges ainsi qu’avec les valeurs défendues par Fédasil qui prétend offrir à tous demandeur·ses un trajet uniforme et « humain ». Face à cette polémique très médiatisée, Nicole de Moor (CD&V) secrétaire d’Etat à l’Asile et la migration, annonçait le financement de 1200 places dans les centres d’accueil ainsi que l’ouverture de près de 500 places au sein des infrastructures de Fedasil. Il est regrettable que ces solutions n’arrivent qu’en réaction à de fortes polémiques et qu’une grande partie de ces « nouvelles » places ne soit en réalité que temporaires en attendant la fin de la vague de froid. Un autre partie de ces « 1200 » places ne représentent en réalité qu’un toit suite à cette situation d’urgence. Mais dans les faits, Fedasil doit accueillir les demandeur.ses d’asile et pas uniquement les loger. De plus, la majeure partie des personnes présentes dans ces campements refusent toute offre de logement alternative au Petit-Château, tant ils et elles sont inquièt·e·s de voir leur procédure oubliée s’iels ne sont pas présent·e·s en tout moment pour s’assurer que leur demande soit bien prise en charge. En contradiction à cela s’ajoute le fait que Théo Francken (...)

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Guerre / Antimilitarisme

Semaine d’action : 10 ans du « prix Nobel de la Paix » à l’UE

En 2012 l’UE recevait le prestigieux prix Nobel de la Paix pour avoir pendant 60 ans contribué à “pacifier” l’Europe. Dix ans plus tard… nous, citoyen(nes), nous, acteurs et actrices de luttes multiples, luttes des personnes sans-papier, luttes contre la détention et le refoulement, luttes pour le droit d’asile, luttes contre les crimes aux frontières, mais aussi luttes climatiques, luttes contre les inégalités sociales,…Nous décidons de destituer l’UE de son Prix Nobel. Du 10 au 18 décembre 2022, entre la Journée internationale des Droits Humains et la Journée Internationale des Personnes en Migration, nous vous appelons à rejoindre cette semaine d’action, qui se clôturera par une cérémonie de destitution du Prix Nobel à l’UE : Vous pouvez participer : En menant vos propres actions, et les inscrivants dans le programme de la semaine. Contactez-nous à AbolishFrontexBelgium@riseup.net pour être ajouté au programme En participant à une (ou plusieurs !) actions du programme. Nous vous invitons bien sûr à nous rejoindre le 18 décembre pour la cérémonie de destitution du Prix Nobel de la Paix à l’U.E.(voir dans le programme ci-dessous) La Paix, ce n’est pas juste l’absence de guerre, c’est la paix sociale, c’est l’éthique économique et financière, c’est l’accueil des personnes en migration, c’est le respect des droits humains pour tous et toutes. Plus que jamais, l’UE s’écarte de son projet de paix : les exportations d’armes qui alimentent les conflits et la répression. La militarisation croissante, la présence d’armes nucléaires , sa politique migratoire qui tue et réprime des milliers de personnes chaque année. Les relations commerciales inégales, l’accaparement des ressources, l’exploitation et l’exclusion qui entretiennent et exacerbent la pauvreté. Ses responsabilités dans le changement climatique. L’UE est bel et bien en guerre : en guerre contre un ennemi qu’elle s’invente, l’Autre venu d’ailleurs. Cet ennemi tout trouvé pour justifier ses politiques racistes et ses dépenses militaires visant à “assurer la sécurité des Européens” mais surtout, visant à protéger ses intérêts, en exploitant toujours plus ceux et celles qu’elle exclut, ici et ailleurs. Et pour nous détourner des vrais enjeux, ceux-là même à la base du projet de Paix européen. L’Europe est construite sur une histoire de violences et d’injustices qui se poursuivent aujourd’hui. Tout cela repose sur des siècles de colonialisme, d’impérialisme, d’esclavage, d’exploitation, d’oppression et d’exclusion. 🔖 Le programme (qui sera mis à jour au fur et à mesure) sur cette page 10.12.22 – Pièce de Théâtre “Mawda en cinq lettres” La Maison qui chante - Rue du Viaduc, 122 - 1050 Bruxelles La nuit du 16 au 17 mai 2018, une camionnette transportant des migrant.e.s tente d’échapper à un contrôle policier. Mawda Shawri, une enfant d’origine Kurde, âgée de 2 ans, est avec d’autres enfants dans le véhicule. Au terme d’une poursuite de plusieurs kilomètres sur...

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Extrême-droite / Antifascisme

Rassemblement antifasciste à Gand : Analyse d’une stratégie

Le jeudi 1er décembre 2022, une manifestation et un contre rassemblement informel ont eu lieu pour empêcher la promotion du livre sur le « grand remplacement » de Filip Dewinter (Vlaams Belang) à l’Université de Gand. Des militant·es antifascistes se sont infiltré·es dans la conférence organisée par le KVHV (un groupe d’étudiants d’extreme droite, nationaliste et catholique) et l’ont dûment saboté via plusieurs actions directes la rendant inaudible.  Vers 18h, une manifestation réunissant plus de 650 personnes est partie de l’Université de Gand pour se rendre jusqu’au Vooruit (PS néerlandophone), afin d’y écouter des conférences antifascistes. Cette manifestation avait pour endroit de départ l’ancien lieu de conférence de Filip Dewinter qui avait été changé face à la mobilisation antifasciste. Au même moment, quelques dizaines de militant·es antifascistes s’infiltraient là où elle avait été déplacée, dans le campus Aula.  De légères confrontations physiques ont eu lieu entre antifascistes et fascistes. Des étudiants de la KVHV ont tenté de déployer une banderole raciste, « wij zwegen niet » (« nous ne restons pas silencieux [face au grand remplacement] ») dans le hall d’entrée du bâtiment ; quelques bousculades et jets de projectiles les salissant ont eu lieu. Des membres d’un autre groupe fascistes, Voorpost, étaient également présents.  La police en civil est rapidement intervenue pour séparer les deux groupes. La conférence a tout de même eu lieu en retard et elle a été rendue inaudible par le groupe de militant·es présent·es dans la salle, qui ont hué systématiquement Filip Dewinter, à chaque tentative de parole. A la fin de la conférence, alors que les gens sortaient, la police a contrôlé toutes les personnes suspectées d’être des antifascistes, selon leurs critères. Trois personnes seront arrêtées administrativement.  Un peu plus tôt, un autre groupe a subi une arrestation musclée absolument disproportionnée : une dizaine de combis et une quarantaine de policiers anti-émeute pour un groupe de 9 personnes. Selon nos informations, le groupe aurait été arrêté pour « comportement suspect » alors qu’il se baladait dans le centre de Gand. Les 9 seront embarqué·es au commissariat et détenu·e·s jusqu’à la fin de l’évènement. La police a donc effectué une arrestation préventive injustifiée. Les 12 personnes seront relâché.e.s vers 23h30 le jour-même.  Plusieurs choses sont à noter sur le déroulement du blocage de la conférence. Premièrement, nous pouvons nous questionner sur la stratégie derrière le parcours de la manifestation : pourquoi, après le changement de lieu de conférence, connu pourtant depuis plusieurs semaines, ne s’est-elle pas redirigée vers le nouveau lieu ? Pourtant le rapport de force sur place a priori n’allait pas dans le sens des antifascistes, qui étaient déforcé·e.s, entouré·e.s d’un dispositif policier en surnombre et d’individus d’extreme droite venus assister à la conférence.  D’autant plus que cette (...)

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Racismes / Colonialismes

La fête, la police et l’émeute : Une analyse de l’après-match Belgique – Maroc

Le dimanche 27 novembre 2022 avait lieu le match « Maroc-Belgique », gagné 2-0 par le Maroc. Avant même le début de la rencontre, de nombreux politicien·nes laissaient entendre qu’iels s’attendaient à une émeute dans les rues de la capitale. Un important dispositif policier était donc prévu à l’avance : il s’est rapidement déployé, dès l’ouverture du score, quelques minutes avant 16h. Au même moment, de nombreuses personnes sortaient dans la rue pour célébrer le goal, bientôt rejointes par d’autres, à la fin du match. Plusieurs miliers de supporter·rices se sont rassemblé·es en masse pour fêter la victoire dans plusieurs communes à Bruxelles (principalement Bruxelles-ville, Anderlecht et Molenbeek) pendant que le dispositif policier se déployait. Le même type de rassemblement a eu lieu à Anvers et Liège, où un commissariat a été attaqué [1]. Ensuite, de sévères affrontements entre policiers et supporter·rices ont eu lieu et quelques voitures ont été incendiées à Bruxelles. Nous avons assisté à plusieurs arrestations extrêmement violentes. Au total, on dénombre une douzaine d’arrestations administratives et une judiciaire. Avant même le début des débordements, l’appareil policier Bruxellois s’organisait autour des quartiers populaires, protégeant les axes majeurs et commerçants. Un dispositif colossal a été mis en place par les forces de l’ordre (comptant un hélicoptère et plusieurs autopompes) pour bloquer l’ensemble des quartiers où se fêtait la victoire marocaine et éviter ainsi son prolongement dans le centre. L’objectif affiché n’était donc pas d’empêcher l’émeute, mais de la cantonner dans les quartiers pauvres de la ville. Le reste du dispositif était positionné sur le haut du centre (place Poelaert, Louise), et servait à défendre les lieux symboliques et de pouvoir (palais de justice, magasins de luxe, musées nationaux, …). C’est cette « frontière » parfois abstraite (à qui ne veut la pas voir) entre le bas et le haut de la ville, riches et pauvres, qui se matérialise à travers le dispositif policier. Il était donc dans un premier temps question de « sécuriser » le haut de la ville et ensuite d’aller réprimer les classes populaires qui fêtaient, dans le bas, la victoire du Maroc. Le sociologue français Mathieu Rigouste, explique que l’importation en métropole des techniques militaires issues des colonies introduisit la « guerre dans la population » comme une pratique militaro-policière légitime contre un ennemi intérieur socio-ethnique [2]. La gestion policière dans les quartiers populaires est donc la suite logique d’une pratique coloniale et d’un racisme d’Etat institutionnalisé depuis plusieurs décennies. Le déploiement policier lors la célébration des supporter·rices marocain·nes en est encore une belle démonstration. Une vague raciste a déferlé très rapidement. Plusieurs politiciens d’extrême-droite ont profité des émeutes pour débiter leur haine raciste habituelle. Plus largement, on a assisté à une nouvelle preuve...

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Santé / Soins

Pour une contraception autonome et libre... de tout pouvoir.

Discussion critique autour de l’appropriation médicale de la contraception. Alors que la contraception thermique dite "masculine" [1] a été inventée par des non-spécialistes qui visaient à l’émanicpation sociale et mettaient en cause le patriarcat, elle est aujourd’hui en voie d’être prise en main par le monde médical. Ce n’est pas la première fois que le pouvoir cherche à s’approprier et à normaliser une pratique qui lui échappait jusque-là pour la faire entrer dans ses cadres. Pas la première fois non plus qu’il cherche à s’appuyer sur des acteurs de terrain consentants pour asseoir son autorité. Il nous a donc semblé intéressant de revenir sur l’histoire pour prendre le temps de réfléchir à des questions que d’autres se sont posées avant nous. Parmi celles-ci, celle de notre dépossession par les spécialistes de tout poil. À cette occasion, Lucile Ruault viendra nous parler du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) et plus précisément des groupes qu’elle a nommés « MLAC dissidents ». Ces femmes actives au sein d’un large mouvement multi-forme ont avorté en-dehors du cadre médical des centaines de personnes au cours des années 70. Prise de conscience de la condition collective faite aux femmes, auto-formation, partage de savoirs, élargissement des questions féministes à la sphère des soins, remise en cause du pouvoir médical… c’est dans la lutte que ce sont créées des pratiques radicales qui n’avaient rien à envier aux médecins. Pourtant, c’est bien à eux et à personne d’autre que la loi a décerné le droit de pratiquer l’avortement en toute légalité. Cette « avancée » a eu pour effet secondaire de marquer un coup d’arrêt aux pratiques autonomes et la pratique de l’avortement par aspiration par des « profanes » s’est lentement éteinte. Toute proportion gardée, nous aimerions faire des liens entre ces deux moments. La contraception appartient-elle au monde de la médecine ? Sa délégation à un corps spécialisé est-elle inéluctable ? Comment l’institutionnalisation nous rend-elle dépendant.e.s des bonnes volontés de l’État ? Ne sommes-nous pas capables de nous prendre en main et de faire face à nos besoins ? Tant de questions que nous vous invitons à débattre. Jeudi 8 décembre 19h30 242, chaussée de Louvain - 1000 Bruxelles

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Extrême-droite / Antifascisme

Elon Musk bannit CrimethInc. de Twitter à l’instigation d’un troll d’extrême droite

Le 25 novembre, à la demande d’un troll d’extrême droite, Elon Musk a suspendu le compte Twitter @crimethinc. L’objectif de Musk en acquérant Twitter n’avait rien à voir avec la “liberté d’expression” - il s’agissait d’une démarche partisane visant à faire taire l’opposition tout en ouvrant un boulevard à l’extrême droite. Cela met en évidence les dangers de dépendre des plateformes de médias sociaux appartenant aux grandes entreprises. Suivez Crimethinc sur Mastodon et Telegram et abonnez-vous à leur flux RSS. Vous pouvez même les trouver sur Tumblr et Reddit. Si vous voulez les aider à continuer à sensibiliser les gens hors ligne, commandez des autocollants et d’autres matériels à distribuer ici. Le 24 novembre, un nationaliste blanc qui intervient lors de conférences aux côtés de Richard Spencer a publié un tweet approuvant une vague d’interdictions sur Twitter. Elon Musk lui a répondu favorablement, et le troll d’extrême droite Andy Ngo a répondu à Musk, demandant spécifiquement que le compte @crimethinc soit banni de Twitter. Quelques heures plus tard, Musk a exécuté la demande de Ngo . Le compte @crimethinc sur Twitter date de mai 2008. Le compte n’a jamais été suspendu ni reçu d’avertissement au cours des quatorze années d’administration de Twitter. Ngo n’a pas apporté de nouveaux éléments à l’attention de Musk, mais a reposté des captures d’écran vieilles de plusieurs années. D’autres utilisateurs de Twitter ont également été bannis dans des circonstances similaires aujourd’hui. La rhétorique de Musk sur le fait de faire de Twitter un lieu de “ libre expression “ était un mensonge. Musk a acheté Twitter afin d’imposer son programme sur ce qu’il considérait comme la plateforme de médias sociaux la plus influente, échappant au contrôle de personnes comme lui. Comme Donald Trump, Musk dit effrontément le contraire de ce qu’il pense, et ses partisans interprètent cela comme une démonstration de force. En même temps qu’il fait de nouveau bon accueil à Donald Trump, aux nationalistes blancs et aux fascistes sur Twitter, Musk élimine ceux qui font obstacle à ses aspirations autoritaires. Ne vous méprenez pas, l’intérêt de faire taire nos voix est de préparer le terrain pour d’autres types de violence. Une partie de la classe dirigeante s’est toujours alignée sur l’extrême droite et les fascistes. À cet égard, Elon Musk emprunte un chemin déjà emprunté par Henry Ford, en soutenant des réactionnaires qui visent explicitement à s’attaquer à de larges couches de la population et à des mouvements sociaux. Comme à l’époque de Ford, le reste de la classe dirigeante, y compris les centristes et les libéraux, espère bénéficier de l’élimination forcée des voix radicales du discours public sans avoir à se salir les mains. Cela est possible, en partie, parce que la majorité des employés de Twitter ont démissionné ou ont été licenciés. Les employés restants dépendent de manière disproportionnée de leur emploi chez Twitter pour obtenir...

Partout Partout |
Extrême-droite / Antifascisme

Justice de classe : un dangereux précédent pour les militant·e·s contre les violences policières

Le verdict du procès opposant un ex-membre de la Gauche anticapitaliste à la Ville de Bruxelles et à la zone de Police Bruxelles-Ixelles est tombé : le tribunal a débouté Axel. Il s’agit pour nous d’une nouvelle manifestation de justice de classe, un dangereux précédent qui donne carte blanche à l’appareil répressif pour diffamer publiquement les militant·e·s et les collectifs qui contestent les limitations du droit de manifester. Ce procès faisait suite à une plainte déposée en 2021 par Axel avec le soutien de la Gauche anticapitaliste, contre la Ville de Bruxelles et la zone de Police Bruxelles-Ixelles ; suite à l’affichage, dans plusieurs endroits du centre-ville, d’un arrêté s’attaquant aux organisateurices du rassemblement contre la justice raciste et de classe (appelé le 5 décembre 2020 à Bruxelles par une vingtaine d’organisations) et à la personne chargée des contacts avec la police (dans ce cas précis, Axel). L’interdiction de ce rassemblement par le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS) avait été suivie par la répression violente, massive et médiatisée contre le rassemblement qui s’était finalement tenu le 24 janvier 2021. Dès le 5 décembre, un arrêté avait été publié dans plusieurs endroits du centre-ville. Axel y était décrit comme un « activiste bien connu pour chercher la confrontation avec la police », qui « refuse de façon catégorique le dialogue avec la police ». La Gauche anticapitaliste, également citée dans cet arrêté, y était décrite comme un « groupe d’extrême gauche qui a souvent participé à des manifestations émaillées d’incidents ». Nous avions à l’époque pris l’initiative de publier une tribune libre . pour dénoncer cet arrêté. Portée par plus de 40 associations et organisations, et signée par plus de 110 personnalités de divers horizons, celle-ci exprimait une volonté commune de défendre le droit de manifestation « contre les tendances autoritaires et policières qui criminalisent les mouvements sociaux [et] prennent la crise sanitaire pour prétexte ». Les signataires y dénonçaient l’ensemble du texte de l’arrêté placardé dans Bruxelles : « La suite du texte renforce la vision conspirationniste du rapport de police, amalgamant pêle-mêle les collectifs de soutien aux victimes, la Gauche anticapitaliste, ‘les anarchistes’ (sic) , les ‘jeunes de quartiers sensibles’ (sic). Ces différentes organisations et groupes d’individus y sont accusés de façon grossière, collectivement et sans preuve, d’’incidents’ dont on ne connaît pas la teneur exacte mais dont tout laisse à penser que la police n’y inclut pas la gestion lamentable et la répression zélée et violente qu’elle a à chaque fois exercée sur les mouvements cités (Black Lives Matter, La Santé en lutte, et les protestations qui ont eu lieu suite aux décisions judiciaires récentes). » À l’époque, il était déjà clair pour la Gauche anticapitaliste qu’il ne fallait pas laisser passer ces agissements policiers sans réaction. Le verdict nous le...

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Extrême-droite / Antifascisme

GLB contre la Palestine : Décryptage d’une stratégie médiatique

Depuis la tenue d’une manifestation à Bruxelles pour la libération de la Palestine le samedi 29 octobre 2022, George-Louis-Bouchez (GLB) fait feu de tout bois contre cette manifestation en l’accusant d’antisémitisme et d’avoir été organisée par le Hamas. Il reprend ici les accusations de Idit Rosenzweig-Abu, l’ambassadrice d’Israël en Belgique, qui déclarait le jour même : “Dégoûtée par la marche de la haine autorisée aujourd’hui à Bruxelles. Affiches de terroristes meurtriers, appels à l’anéantissement d’Israël, appels contre l’Autorité palestinienne. » “Israël ne doit pas exister, les tueurs d’enfants israéliens sont des héros […]. » [1] Celle-ci avait d’ailleurs tenté de faire interdire la manifestation (sans succès) la semaine précédente comme elle le déclarait sur Radio Judaica [2] sous prétexte qu’elle allait donner lieu à des attaques antisémites et créait un climat de haine envers la communauté juive. De l’aveu même du bourgmestre d’Ixelles (commune où se tenait la manifestation) il n’y avait pas de raison d’interdire la manifestation et, au vu des images récoltées par les autorités, la manifestation n’a pas dérapé et il n’y a donc pas de raison jusqu’ici d’entamer des poursuites [3]. Pourquoi GLB fait il preuve d’un tel acharnement contre cette manifestation ? Il y a la mise en place d’une stratégie politique depuis qu’il a pris le contrôle du MR : celle de se lancer dans une droitisation extrême de son parti. Cette droitisation passe souvent par des prises de position opposées à la gauche, au sens large. Dans ce cas-ci, cette obsession est surtout une tentative d’allumer un contre-feu médiatique pour faire oublier l’énième scandale qui vient d’éclabousser son parti : une conférence tenue dans les locaux de son parti par la branche internationale du MR, le MRI, qui a relativisé les crimes du régime fasciste de Mussolini. Un ancien député du parti ayant déclaré : « Mussolini a fait des conneries, s’allier avec Hitler, adopter sur instance de Hitler des lois à propos de la communauté juive et la guerre en Éthiopie, qui a été particulièrement meurtrière et catastrophique […] mais par ailleurs, il faut aussi savoir que Mussolini a redonné de la fierté à l’Italie, qui était dans une situation économique catastrophique ». « Il y a effectivement toutes les erreurs et les drames qu’il a effectués, mais les Italiens conservent encore pour certains tout un souvenir qui n’est pas si négatif. » [4] ». Face à ces déclarations, une partie de la gauche et du monde associatif a durement critiqué le MR. Il s’agit ici donc pour GLB, d’agir en bon politicien et de tenter d’attaquer la gauche alors que les gens qu’il vise n’ont aucunement participé à cette manifestation (notons l’absence de la gauche institutionnelle lors de la marche du 29 octobre) et de relayer les mensonges de l’ambassadrice d’Israël ainsi que de diverses personnalités d’extrême-droite comme le président du VB* ou Théo Francken. A côté de ce martelage de fake news sur...

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Racismes / Colonialismes

Grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas

Très régulièrement, nous sommes informé.e.s de grèves individuelles de la faim et parfois de la soif dans les différents centres. Les personnes détenues réclament alors pour certain.e.s leur libération, estimant leur incarcération injuste. 16/11/2022 D’autres refusent leur expulsion dans un pays où iels ne veulent ou ne peuvent plus retourner. Ces actions représentent pour elles.eux un ultime moyen de résistance. Les directions des centres les appellent des actes de rebellion. Grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas Nous sommes alerté.e.s ce 15/11/2022 par le CRACPE* d’une grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas : ”Ils sont 32 en grève de la faim dans une aile du centre et pensent que les autres ailes démarreront demain matin. Ils dénoncent : ne pas savoir combien de temps leur détention va durer, les lenteurs administratives, on ne sait rien de son avenir, on prolonge les détentions sans cesse de 2 mois en deux mois les assistants sociaux et assistantes sociales ne font rien pour aider on maintient en détention alors que les Ambassades ne délivrent pas de laissez-passer, par exemple quand on a des attaches familiales en Belgique et qu’on devrait les libérer les conditions de détention sont invivables, exemple extinction des feux et confinement dès 22h30, nourriture sans qualité, froid la nuit car chauffage coupé et couettes légères mise au cachot pour n’importe quel prétexte, exemple avoir gardé un briquet en poche, et ce pendant plusieurs jours accès au gsm limitée… Ils exigent de renconter le directeur de l’Office des Étrangers.” Témoignage d’un détenu : “C’est pour nous casser physiquement et moralement qu’on nous maltraite. C’est fait intentionnellement. C’est de la discrimination. Moi j’appelle ça de la torture”. Update : 16/11/2022 : Ils sont toujours en grève de la faim. La direction leur dit que “c’est Bruxelles qui décide”. Ces actions collectives sont habituellement très vite, et violemment, réprimées : mises au cachot et transferts dans le but de casser le mouvement de protestation. Appelons à la solidarité avec les prisonnier.ère.s détenu.e.s arbitrairement parce qu’ielles n’ont pas “les bons papiers” ! PERSONNES N’EST ILLÉGAL. NON AUX CENTRES FERMÉS LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOUSTES ! *Le CRACPE (Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers) est un collectif liégeois.https://www.cracpe.be/

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Féminismes / Antipatriarcat

Rencontre sur la prise en charge d’auteur.ice.s de violences conjugales et intra-familiales avec Praxis ASBL

Rencontre avec Louise et Julie, des travailleuses de l’association Praxis, qui interviennent auprès d’auteur.ice.s d’agressions, de violences et d’abus dans la sphère intime, conjugale et intra-familiale. Jeudi 24/11, le Steki accueille une nouvelle rencontre organisée par des membres de NLP et de la CLAC dans le cadre d’un cycle de programmation sur l’abolition pénale. 18h30 : Accueil 19h : La parole aux intervenantes, suivie d’une discussion Praxis propose un accompagnement à la responsabilisation par le biais de groupes de paroles. Les bénéficiaires de cet aménagement sont principalement des personnes sous main de justice. Praxis est affilié au système pénal, et la plupart de leurs interventions s’inscrivent dans ce cadre. La politique interne et externe menée à Praxis n’utilise pas le cadre de référence des justices alternatives (restauratrices ou transformatrices). Pour autant ces dernières se retrouvent régulièrement confrontées à la question de la responsabilisation des auteurs d’agressions, d’abus et de préjudices. C’est l’une des raisons qui nous ont poussé à les inviter et appréhender leur pratique. Depuis leur travail de terrain, elles évoqueront les réussites, les limites, et les méthodes de cette pratique qui pose de nombreuses questions éthiques et (micro)politiques : sur l’usage et le rôle de la contrainte, sur l’apprentissage entre pairs de conditions sociales et de niveaux de violence très différentes, sur les cadres de références théoriques et cliniques mobilisés, sur la marge de manœuvre entre secret professionnel et degré d’intervention lors des récidives… Elles évoqueront aussi le contexte politique dans lequel s’inscrit leur pratique, notamment depuis le constat de précarité des personnes qui arrivent dans ces structures, la plupart ne sachant pas bien se défendre face à un juge ou ne pouvant pas se payer un avocat ; mais aussi sur les conditions sociales de reproduction de la violence. Quels impacts ont les politiques pénales sur leur pratique ? Quelles suggestions de ressources au quotidien ou en cas d’urgence pour éviter d’enclencher des logiques strictement sécuritaires ? Qu’est-ce qui existe et qu’est-ce qui manque, en Belgique francophone, sur ce sujet ? Quelles sont leurs revendications et propositions en tant que travailleuses de terrain qui ont développé une analyse critique ? Et quelles sont les revendications portées par les associations qui les emploient ? Quels sont leurs liens avec les structures d’accueil et d’accompagnement de personnes qui ont subit ces violences ? Voici quelques-unes des questions que nous aurons à cœur de leur poser. Elles tiennent à préciser qu’en tant qu’intervenantes psychosociales de terrain, elles n’auront pas forcément toutes les réponses ni le point de vue plus global de chercheuses ou académiciennes. Ce dont nous nous réjouissons ! Bienvenue !

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Économie / Anticapitalisme

Pourquoi un blocage de l’ULB et une grève étudiante ?

Retour sur la pertinence du mode d’action de la grève étudiante, de la grève de solidarité, et du blocage d’un lieu de travail. Ce mercredi 9 novembre s’est déroulée en Belgique une grève générale contre la hausse des prix. Dans à peu près tous les secteurs, travailleuses et travailleurs étaient à l’arrêt et de nombreux piquets de grève se sont organisés sur leurs lieux de travail. C’est quoi une grève générale ? La grève générale est une action solidaire et collective qui rassemble toustes les travailleur.euses d’un pays par l’arrêt de leur travail. C’est un moyen pour toustes les travailleureuses d’arracher des droits au gouvernement, des augmentations de salaire, et de meilleures conditions de travail au patronat. En effet, ce sont elleux qui font tourner le pays et l’économie : lorsqu’iels s’arrêtent, tout s’arrête. Les travailleur.euses prennent alors conscience de leur pouvoir et du pouvoir relatif qu’a l’Etat bourgeois. La grève est à l’origine de la quasi-totalité des droits sociaux que nous avons aujourd’hui : les congés payés, le salaire minimum, la semaine de 38 heures, les congés maladie, la sécurité sociale, l’allocation de chômage, la retraite, etc. Ceux-ci ont été arrachés dans la rue avant d’être votés au parlement. La grève est un droit fondamental reconnu par la cour Constitutionnelle qui est constamment remis en question par le patronat et les forces réactionnaires. Une grève étudiante, pourquoi faire ? Déjà car en tant qu’étudiant.es nous nous considérons aussi comme travailleur.euses, étant donné que l’on produit une forme de savoir via nos études qui peut être réutilisé par nos professeur.es, maîtres de stages, etc. C’est pourquoi nous avons rejoint la grève générale du 9 novembre à l’ULB : c’est, d’une certaine manière, notre lieu de travail. Il est aussi important de rappeler qu’un près d’un étudiant sur deux se voit dans l’obligation d’avoir un job en parallèle à ses études, et est donc, très souvent, un travailleur flexible. Nous avons également fait grève en solidarité avec les travailleur.euses. Mais aussi parce que nous non plus, nous ne pouvons plus payer nos loyers, nos factures, nos courses. La précarité étudiante augmente : bon nombre d’étudiant.es ne peuvent pas compter sur l’aide financière de leurs parents et de plus en plus doivent faire appel à des services d’aides sociales et/ou travailler à côté de leurs études pour se financer. S’il était déjà difficile, voir impossible, pour certain.es de combiner études et travail rémunéré, l’augmentation des prix ne fait qu’empirer leurs situations. De plus en plus d’étudiant.es doivent choisir entre aller en cours ou aller travailler pour se financer et ce n’est pas normal. Des mesures concrètes doivent être établies dès maintenant contre la précarité étudiante. Face à l’urgence pour bon nombre d’étudiant.es, nous avons décidé de bloquer ce mercredi 9 novembre pour la grève générale. Et le blocage ? Nous avons bloqué pour forcer l’État à nous...

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Santé / Soins

Internement et refus de torsoplastie : appel à soutien (suite)

Aurélien est un homme trans* de 21 ans enfermé en Défense sociale à Mons. La direction de l’établissement lui a récemment refusé une torsoplastie vitale. Le 14 novembre 2022, Aurélien passait au Tribunal d’Application des Peines de Mons pour redemander la possibilité d’accès à la torso. Après ce nouveau refus, il a besoin de soutien. [TW : automutilation] 14/11/2022 : DÉCISION DU TAP (TRIBUNAL D APPLICATION DES PEINES) Ce texte fait suite au précédent expliquant la situation d’Aurélien, homme trans* de 21 ans enfermé en Défense Sociale (Claudel, CHP Chêne aux Haies à Mons). Ce lundi 14 novembre, Aurélien retentait d’obtenir une autorisation pour sa torsoplastie. Cette audience se passait à huis-clos : Aurélien seul ("accompagné" de son avocate) face à la juge, le chefpsychiatre et l’assistante sociale de l’établissement Claudel. Leur refus unanime est réitéré, et la violence aussi : « Cette opération est trop prématurée, vous n’êtes pas prêt » Ci-dessous, les mots de détresse d’Aurélien… : « Ils disent que l’opération va me faire du tord. » « Ils n’ont fait que m’enfoncer. Ils disent que j’en ai encore pour 3 à 4 ans, et qu’on en reparlera d’ici là seulement si j’ai un bon comportement » « J’en peux plus. Il me faut cette opération. Depuis mes 12 ans, je me donne des coups de couteau à la poitrine ! Ca fait trois ans que je suis sous hormones. A 5 ans je savais déjà que j’étais un garçon et je rêvais d’avoir une barbe. Je ne veut plus de cette poitrine. » « Ils ne comprennent pas que je me sentirai mieux, que je serai mieux et donc que j’aurai un meilleur comportement quand je n’aurai plus ma poitrine » « Ils veulent pas comprendre que tout ira déjà mieux pour moi après l’opération » « J’ai de plus en plus de troubles mentaux depuis que je suis en prison, ça me fait perdre tous mes moyens. J’arrive plus à lire, ni à écrire, je perds ma mémoire. L’enfermement ne fait qu’aggraver ma situation. » « Ma poitrine me colle au corps et me fait si mal. Je me sens tellement mal. Je fais que pleurer. Je suis en danger, je ne suis pas bien. Et il n’y a aucun médecin qui veut me voir ! » APPEL A SOUTIEN, après discussion avec Aurélien : Vous êtes un.e professionnel.le de la santé/ du social : prendre contact avec lui et/ou le psychiatre en chef ; Vous êtes un.e professionnel.le de la justice : prendre contact avec lui et/ou le TAP de Mons ; Pour les autres, concerné.e.x et allié.e.x LGBTQIA+, qui veulent réagir : Aurélien est d’accord que chacun.e envoie un mail à l’attention du psychiatre en chef du Pavillon Claudel du CHP Chêne aux Haies pour lui expliquer que : « son refus de torsoplastie est un abus médical [transphobe] et que je ne survivrai pas un an de plus dans ce corps ; vraiment il faut qu’il comprenne que c’est vital pour moi » La forme est libre, il est prêt à « en payer les conséquences punitives » MAIS il demande que les mails ne soient pas menaçants, car il souhaite vraiment que des...

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Racismes / Colonialismes

Une histoire des centres fermés – Episode 1 : Un choix politique

Le tout premier centre fermé de Belgique fut aménagé en 1988 dans un ancien baraquement militaire au sein même de l’aéroport de Zaventem. Il s’agissait plus précisément d’un centre fermé de transit, connu sous le nom de « zone 127 », où les autorités maintenaient en détention des personnes qui avaient effectué une demande d’asile à la frontière, le temps que leur procédure administrative se termine. La « zone 127 » est apparue sans qu’aucun débat parlementaire n’ait lieu, et alors qu’il n’existait pas de base légale pour encadrer le fonctionnement d’un centre fermé en Belgique. Les premiers textes de loi encadrant les centres fermés sont arrivés en 1993, au moment où le Vlaams Blok et le Front national s’installaient dans les instances législatives belges, imprégnant la politique belge de leur vision du monde, et incitant à des pratiques gouvernementales plus xénophobes encore. « Après les élections de 1991 et la forte poussée de l’extrême droite, le Gouvernement a décidé de multiplier les centres fermés en vue d’expulser, puis ce sont plusieurs gouvernements différents qui ont pris comme option de développer l’enfermement et l’expulsion de personnes sans titre de séjour. En parallèle, l’État belge a mené une politique qui visait à restreindre le droit au séjour pour les personnes étrangères. Toutes les coalitions, tous les partis belges se sont finalement retrouvés dans cette politique. » France Arets, membre fondateur du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers). De 1992 à 1993, le budget alloué à l’Office des Etrangers a été décuplé afin de créer les lieux de détention, engager du personnel, et organiser une structure autour des centres fermés. À la fin des années 90 et dans les années 2000, de nouvelles infrastructures ont petit à petit vu le jour afin d’augmenter la capacité d’enfermement, et depuis lors, l’État belge n’a jamais cessé d’accroître le budget dédié à sa politique d’éloignement. De 2014 à 2017, le budget fédéral alloué aux éloignements et rapatriements est passé de 63 millions d’euros à 84 millions d’euros (Myriadocs#5, p34). Le coût de la construction du futur centre fermé de Zandvliet, initialement annoncé pour 2021, est évalué à environ 20 millions d’euros (globaldetentionproject country report march 2020, p.23). Le maintien de ces dépenses affiche clairement une volonté de pratiquer une politique répressive en faveur d’un système carcéral et sécuritaire. Dans notre article “stop Vottem”, nous dénonçons cette politique électoraliste qui a pour conséquence de propager l’idée au sein de l’opinion publique que migration et criminalité sont liées. À l’heure actuelle, la Belgique dispose de six centres fermés et d’une capacité d’accueil d’environ 570 personnes (lire encadré). Le nombre de détentions n’a globalement jamais cessé de croître ces dernières années. En 2014 5.602 personnes ont été détenues en centre fermé contre 8158 en 2018. (Myriatics#11). En 2019, ce sont 8.555 écrous qui ont...

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Écologie

Soirée d’informations Fondation Marius Jacob et Modavie

Dans le cadre du Coucou Puissant, l’équipe réfracterre, en charge de la coordination des énergies modaviennes* vous invite à en apprendre plus sur l’évolution récente du projet. Ca sera l’occasion de faire le point sur l’évolution de la récolte de fonds, d’expliquer comment rejoindre la dynamique, co-construire un agenda et aussi rêver des futures activités qu’on pourrait y organiser. On vous prépare un succulent repas à manger sur place, tous les bénéfices iront à la collecte de fonds. Programme provisoire : 18h : Accueil 19h30 : Présentation rapide de la Fondation Marius Jacob et de la dynamique modavienne + Questions/réponses 20h30 : projection de deux courts métrages tournées en Modavie Plus de détails et lieu du rendez-vous à venir très prochainement ! *C’est quoi la Modavie ? Modavie c’est le surnom affectueux donné à une ancienne carrière de grès dont l’exploitation a cessé en 1965. Depuis, les arbres ont poussé, les anciennes routes se sont transformées en sentiers sinueux et seules quelques ruines et chariots rouillés témoignent de l’ancienne affectation du site. Cela fait maintenant plus de dix ans que ces 15 hectares de forêt ont été rachetés par une bande de copain‧e‧s militant‧e‧s avec la volonté de préserver l’ensauvagement (entendre ici le joyeux bordel organique qu’implique un demi-siècle d’interventions humaines limitées) des lieux tout en expérimentant d’autres manières de vivre ensemble et de coexister avec la nature. Plus d’infos via : http://fondationmariusjacob.org/modavie/

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Racismes / Colonialismes

Islamophobie dans l’enseignement supérieur : La suite d’une lutte politique et juridique

Rappel des évènements : En 2017, 4 étudiantes portaient plainte contre la Haute École Francisco Ferrer car son règlement interdisait le port de signes convictionnels et les forçaient dans un rituel raciste et humiliant à enlever leur foulard à l’entrée de l’école devant ce qu’elles ont appelé « le miroir de la honte ». En 2020, après une première déception (la Cour Constitutionnelle avait avilisé la décision d’interdiction de la haute école), le Tribunal de première instance francophone de Bruxelles avait reconnu le caractère discriminatoire du règlement interdisant le port de signe convictionnel et donc ordonné sa cessation.1 Seulement un an après cette première victoire, en octobre 2022, un collectif de professeur.e.s (actuel.les et retraité.e.s) de la Haute École Francisco Ferrer s’est constitué - notamment avec le soutien du Centre d’Action Laïque et une autre haute école, Ilya Prigogine - pour entamer une procédure en tierce opposition* afin de demander le retour de l’interdiction du port de signes convictionnels au sein de la haute école. Dans des témoignages islamophobes glaçants certain.e.s professeur.e.s déclarent « [Constaster que] la lame de fond de l’islamisme franchit les portes de l’école et nuit à l’enseignement. »2 D’autres déclarent « [qu]’il s’agit d’une forme de prosélytisme qu’il faut bannir dans un enseignement laïque »2. Le dictionnaire Larousse définit le prosélytisme comme suit : « Zèle ardent pour recruter des adeptes, pour tenter d’imposer ses idées. »3 Voilà de quoi les enseignant.e.s accusent les élèves qui portent le foulard dans la haute école. De vouloir « recruter des adeptes » pour la « lame de fond de l’islamisme » alors que celles-ci comme tou.te.s citoyen.ne.s veulent simplement avoir accès à l’enseignement supérieur sans que leurs convictions religieuses ne soient un obstacle. Ce sont des accusations terriblement graves, humiliantes, qui sont tout le reflet de la pensée raciste et réactionnaire qui voit dans chaque foulard porté une attaque du « fondamentalisme religieux » contre la prétendue « démocratie » et « laïcité » qui seraient défendues, entre autres, par le collectif de professeur.e. Mais c’est précisément cette « démocratie », cette « laïcité »-là qui veut interdire à toute une partie de sa population l’accès à l’enseignement supérieur, qui vient systématiquement stigmatiser des communautés religieuses et les personnes racisées.  Ce sont ces mêmes personnes qui au nom de la « neutralité exclusive » viennent littéralement interdire l’accès à hautes écoles. Nous avons déjà mis en évidence dans un précédent article que ces concepts de « laïcité » et de « neutralité » sont mal compris et sont utilisés aujourd’hui à des fins islamophobes. Comment la « neutralité » peut-elle conduire à l’exclusion de certaines parties de la population ?Certain.e.s politiques veulent pourtant faire passer la pilule en prétendant que ces mesures seraient égales pour tou.te.s. Mais dans la réalité, les seules...

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Racismes / Colonialismes

General Assemblies Struggles Migration #1 : Regularisation

La première assemblée aura lieu le 5/11 à 15h dans la partie haute du Mont des Arts et sera centrée sur la question de la régularisation : ses enjeux, la lutte, les limites mais aussi et surtout les stratégies futures. Les politiques en matière de migration se durcissent et tendent de plus en plus à faire le jeu de l’extrême droite, montante dans toute l’Europe et ailleurs. Les questions de l’accueil, de la régularisation et du passage des frontières condamnent toute une série de personnes à la « clandestinité », à la précarité et à la violence raciste administrative et policière de notre système depuis plusieurs décennies. A défaut d’être entendus, des collectifs de personnes sans-papiers et des collectifs de luttes contre les conséquences des frontières ont décidé d’imposer dans l’espace public le débat sur la violence des frontières. Ces assemblées publiques aborderont à chaque fois un sujet en particulier : la régularisation, le logement, les politiques européennes, l’Office des Étrangers, etc. Nous voulons nous réapproprier l’espace public pour faire exister la question des frontières au-delà de nos collectifs, pour repolitiser ces espaces mais aussi pour favoriser des moments d’échange et de rencontre entre personnes, associations ou collectifs. Les appels aux politiques restent vains. Les choses bougent peu, nous l’avons constaté il y a un peu plus d’un an : plus de 400 personnes en grève de la faim ont mis leur vie et leur santé en péril. Rien n’y a fait. Le gouvernement est resté sourd aux interpellations. Par ailleurs, la « sécurité » et la militarisation des frontières font partie des investissements phare de l’Europe. Résultat ? Des milliers de mort.e.s chaque année. Des milliers de vies détruites. Ces politiques sont intrinsèquement racistes : les gouvernements trient celles et ceux qui ont le droit de circuler et de s’installer sur leur territoire. Quand certain.e.s sont appelés migrants, d’autres sont nommé.e.s expatrié.e.s. Accueillir ou ne pas accueillir est un choix politique dont nos gouverneur.euse.s ont les clefs. Il ne s’agit pas d’une question d’impossibilité matérielle et financière comme certain.e.s tentent parfois de nous faire croire. La question des frontières soulève des enjeux multiples : leur passage, les contrôles, les morts, la violence étatique et administrative, le travail, les violences policières, le racisme d’état, le logement, la stigmatisation... Ces assemblées publiques ont pour but de faire connaitre la réalité des frontières et de réfléchir à comment lutter ensemble. Ce sont des réalités que l’on n’entend ni dans les médias mainstream ni dans les discours des politicien.ne.s. Nos luttes souffrent trop souvent de nos divisions et fragmentations. L’objectif de ces AG est de mettre en commun nos agendas, nos points de vue et nos stratégies, dans la perspective de renforcer nos collectifs et de trouver des convergences et des perspectives communes. Nous proposons donc un...

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Racismes / Colonialismes

Besoin d’aide à l’Occupation Palais (Schaerbeek)

Rue des Palais 48-50 . 1030 Schaerbeek 250 demandeurs/euses d’asile (Afghanistan, Burundi) Contexte : • Squat ouvert il y a une semaine pour un groupe de demandeurs d’asiles suite au manque des places dans les centres de Fedasil . • Occupent un bâtiment de City Dev en pleine construction : pas de certitude concernant la durée autorisée d’occupation. • Eau, électricité,nourriture • Les occupant dorment sur des matelas qui sont à terre, mais manquent des couverture et sacs de couchages • Soutenues par une organisation humanitaire qui apporte de la nourriture mais ont peu de liens directs avec eux IPC : • Une bonne organisation avec les personnes de contact de chaque communauté qui sont responsable de la gestion du stock (nourriture et autres matériels d’hygiène ) . • Difficulté de prendre douches car l’eau et très froide une seul douche au rez de chaussée qui ne fonctionne pas correctement (fuite d’eau ) . • Condition d’hygiène dans les 3 toilettes insuffisante car les bénéficiaires manquent des produits d’hygiène, de nettoyage et de désinfections ( risques d’avoir des maladies contagieuse liée au manque d’hygiène. • Crainte d’avoir des maladies contagieuses ( TBC , Gale, Diphtérie cutanée…) à cause des conditions de vies et d’hygiène insuffisantes à l’intérieur de l’occupation ) • Pas de machine à laver pour leurs vêtements et literie . • Manques des sacs poubelles , Raclette , torchons , essuie-tout en quantité insuffisante , pas de papier de toilette , quantité insuffisante de savons à mains. Besoins : Poubelles Sacs poubelles de la ville Torchon Serviette Nettoyant pour le sol huile Désinfectant pour les toilettes et les douches Kit d’hygiène individuelle ( brosse à dent, dentifrice, gel douche ) Sceau ( 20 l ) Rackette , Balais Ramassettes Machines à lavées et produit a lessiver qui serviront beaucoup pour laver les habits et autres vêtements lavable Serpillères Autres besoins : Sacs de couchage Couverture Matelas avec housse en plastique. no° de contacte 0032499822929 coordinatrice Hélène. Face à la crise de l’accueil, des demandeurs d’asile trouvent refuge dans un immeuble à rénover (BX1)

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Économie / Anticapitalisme

Lancement de la campagne Don’t Pay à Bruxelles

Ce lundi 17 octobre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la pauvreté, les collectifs Don’t Pay Belgique / On ne paiera pas et Wij betalen niet se sont joints au Front Rendre Visible l’Invisible / Wat Verborgen is Zichtbaar maken pour une conférence de presse devant le siège de Engie Electrabel à Bruxelles. Ensemble, ces collectifs ont dénoncé le rôle de cette entreprise, et plus largement du marché privatisé de l’énergie. Des représentant-es de Wij betalen niet et Don’t Pay Belgique / On ne paiera pas ont annoncé devant une cinquantaine de personnes le lancement d’une campagne nationale bilingue et décentralisée avec la mise en ligne du site Internet www.dont-pay.be Cette campagne a deux objectifs : ➡️ Faire baisser les prix des factures d’énergie ➡️ Sortir le secteur de l’énergie des marchés privés « Notre but n’est pas de pousser les personnes à ne pas payer et ainsi se mettre en danger, mais de nous organiser pour nous défendre collectivement face à ces factures impayables et injustifiables. Dans les faits nous sommes déjà des milliers à ne plus pouvoir payer, mais nous sommes isolé-es face à nos fournisseurs et aux huissiers, procès, frais, etc.. Ce problème de factures est collectif et pas individuel » ont-ils expliqué. Sur le site de la campagne www.dont-pay.be, on peut lire : ⚡️ Nous appelons à nous compter et à rendre visible l’ampleur du problème, et par la même occasion à rendre visible notre force collective. Chaque personne qui s’ajoute au compteur est une personne de plus qui témoigne qu’elle ne peut plus payer ou qu’elle ne veut plus payer pour les profits scandaleux des actionnaires. ⚡️ Nous appelons à nous défendre collectivement et à nous entraider. Contre les factures impayables, les compagnies d’énergie ou les huissiers, nous appelons à nous rassembler, à nous raconter nos situations, à nous informer, … ⚡️ Nous appelons à nous mobiliser. Le but de cette campagne est aussi de servir de relai à toutes les initiatives, actions et mobilisations contre la hausse des factures. La conférence de presse, qui se tenait dans l’espace public, s’est tenue malgré une évidente tentative d’intimidation et de dissuasion par la police, qui avait déployé un dispositif totalement disproportionné devant le siège de la multinationale et aux alentours. Des personnes issues des villes de Liège, Hasselt, Bruges, Louvain et Bruxelles, où des habitant-es ont commencé à s’organiser, ont également témoigné de leurs situations et de leurs initiatives en cours. Elles ont annoncé de prochaines assemblées populaires : le 18 octobre à Bruges, le 21 à Gand, le 29 à Hasselt et le 6 novembre à Liège. Des personnes ont également brûlé leurs factures dans un brasero pour signifier symboliquement leur refus de payer des factures littéralement impayables. Le choix du lieu, le siège social d’Engie en Belgique, n’était pas un hasard : Engie c’est l’entreprise qui s’est accaparé une partie conséquente de la...

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