Manchette

Centre fermé [audio] : 25 jours de grève de la faim
“A Bruxelles, où sont les droits humains ? ” 06/02/2023 Il a 44 ans. Originaire de Tunisie, il habite en Belgique depuis 12 ans. Le 13/12 il se retrouve placé en centre fermé suite à un contrôle effectué par la police à Stalingrad. Lui qui avait construit sa vie en Belgique, il perd tout d’un coup. Il l’avait l’asile en Italie mais maintenant ses papiers sont périmés. Il veut y retourner pour rejoindre sa famille. Seulement, les autorités Belges sont déterminées à le renvoyer en Tunisie, un pays en crise où, coupé de ses proches, il n’a plus rien. Nahdi demande l’asile en Belgique que l’on ne veut pas lui accorder car la Tunisie n’est pas un pays en guerre. Alors, face au désespoir de sa situation, il entame une grève de la faim le 16/01/2023. Aujourd’hui 06/02/2023 en cellule d’isolation médicale du centre fermé de Merksplas, il en est à son 25e jour de grève de la faim. Il risque sa santé et sa vie. Il demande la liberté. AUDIO ICI 06/02/2023 https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/02/t%C3%A9moignage-de-Nadhi-Mouz.mp3 Transcription du témoignage : “C’est précieux, la liberté. Moi je continue jusqu’à la fin, tu vois, jusqu’à la mort. Moi j’ai pas le temps. Mon devoir il faut le prendre. L’autre fois je parle avec la direction ici. Elle me dit : « Pourquoi tu passes pas en Tunisie et après tu vas retourner en Italie ? » Moi j’ai pas des ailes, tu vois. Laissez-moi ici, moi je passe en Italie tout seul. L’Italie est à côté d’ici. Pourquoi je passe en Tunisie et après je passe en Italie ? Ils n’ont pas le droit de me mettre en centre fermé. Si la police a un problème avec moi, elle me met en prison, pas en centre fermé. Je suis en Belgique depuis 12 ans. 12 ans en Belgique. J’ai beaucoup de choses ici en Belgique. Tu vois, j’ai une femme. Je l’ai laissée, je ne sais pas comment. Mes affaires, mon travail j’ai perdu. J’ai perdu tout. Maintenant je n’ai plus rien en Belgique pour y rester. Ces gens-là jouent avec le moral des gens. Ils veulent que je mange. L’autre fois on me dit « Mange, on va t’emmener dans un autre centre. » C’est quoi le problème pour qu’ils veulent m’emmener ? C’est le même. « Mange ! » Non, je ne mange pas. Je meurs ici avec vous, je meurs ici. On n’a pas de service médical. Parce qu’ici, le service médical travaille seulement le matin. La nuit il n’y a pas de service qui te contrôle. Si tu vas mourir la nuit, tu vas mourir. La nuit, pas d’hôpital ni rien du tout ici. Tu me vois, ça fait 24 jours que je ne mange pas, comment je deviens ? Je deviens un squelette. Maintenant 58 kilos. J’ai perdu 17 kilos. Un squelette. Et encore les gens te regardent, veulent te contrôler. Qu’est-ce que tu contrôles ? Emmène-moi à l’hôpital, si tu veux contrôler. Moi je demande ma liberté. Nous sommes traités comme des animaux : tu fermes, tu ouvres, tu fermes, tu donnes à manger. Les gens jouent avec ton moral ici. C’est pire que la prison. Parce qu’en prison tu...

Centre fermés - AUDIO - témoignage d’une expulsion violente
04/02/2023 Il était dans le centre fermé de Vottem depuis plusieurs mois. Des hommes de la sécurité sont venus le chercher par surprise pour l’amener à l’aéroport pour sa première tentative d’expulsion vers Tunis avec escale à Rome ; Dans le vol vers Rome il a résisté et les passagers se sont levés pour empêcher cette expulsion , certain.e.s ont filmé. Le commandant de bord a donné l’ordre à la police fédérale de le faire sortir de l’avion ; Il a été transféré au centre fermé de Merksplas. Il présente de nombreuses séquelles physiques et psychiques et désire témoigner de cette violence. AUDIO ici https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/02/AUDIO-EXPULSION-VIOLENTE.mp3 Un appel à retrouver les témoins de cette expulsion a aussi été lancé Appel à témoins- aéroport de Bruxelles-national -27.01.2023 Un homme a subi une très violente tentative d’expulsion ce vendredi 27 janvier 2023. Il a été mis sur le vol ITA Airways au départ de Brussels Airport à 11h40 en direction de Rome. Plusieurs passagers se sont opposés à cette expulsion et certains ont filmé la scène. Nous cherchons des témoins ou des vidéos de ces faits. Pouvez-vous prendre contact avec nous par le biais de notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par notre numéro de GSM +32484026781 MERCI” Pour plus d’ info sur "Comment arreter une expulsion" : https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion Transcription du témoignage “Normalement elle vient l’assistante sociale elle va dire “oui t’as un ticket” ou quoi, moi, il m’ont pas dit, ils m’ont pas prévenu. A 6h du matin ils sont venus à 7, ils m’ont attaché, ils m’ont mis des vêtements, c’est pas les miens ils sont plus grands que moi. Ils m’ont mis direct dans la voiture oui, j’étais à Vottem et directement à l’aéroport . A l’aéroport j’ai trouvé 4 personnes, ils m’ont déjà attrapé dès que je suis descendu de la voiture direct j’ai eu une gifle et ils m’ont amené jusqu’au cachot et alors on a attendu l’avion, et à chaque fois ils me poussent, “ouais, tu retournes, ouais sinon on va te frapper” menaces et tout et après j’étais attaché par le pied et ils m’ont menotté par la main. Ils m’ont mis dans l’avion et je commence à crier moi, j’ai crié, j’ai crié, j’insulte, j’ai crié , j’ai demandé à mon dieu qu’il m’aide mais par après à mon avis le pilote leur a dit “descendez le, il va laisser des traces”, j’ai été à l’hôpital, j’ai des traces bleues, ils m’ont frappé avec les coudes et ils m’ont insulté et c’est grave, vraiment. On croit qu’il y a les droits de l’Homme mais il n’y a pas les droits de l’Homme ici, je ne comprends pas. - Q : c’était la première tentative d’expulsion ? - C’est la première fois ! Normalement t’as le choix, ou tu veux ou tu refuses. Non ils sont rentrés dans la cellule à 6h du matin, bim bim j’ai rien compris, je te jure, j’ai rien compris . Merci beaucoup au revoir.”

Justice Pour Sourour
Le 12 janvier 2023, Sourour Abouda, belgo-tunisienne et mère d’un enfant de 19 ans, est décédée dans une cellule de dégrisement du commissariat fédéral rue Royale. C’est le troisième décès d’une personne racisée dans les cellules de ce commissariat en 2 ans, après la mort d’Ilyes Abbedou et de Mohamed Amine Berkane, tous deux algériens, dans des conditions floues. C’est quelques heures après le décès de Sourour que sa famille sera informée. La mère de Sourour raconte : « On a frappé à ma porte. J’ai ouvert. Et trois personnes du bureau d’assistance aux victimes m’ont expliqué que ma fille s’était étranglée avec son pull dans une cellule de commissariat. Je n’en n’ai pas cru mes oreilles. Sourour avait un fils de 19 ans qui est tout pour elle et qu’elle n’aurait jamais abandonné. »[1] La version policière d’un suicide par strangulation va donc être directement rejetée fermement par la famille. Dans les informations données à la presse, il sera indiqué que Sourour aurait été interpellée à la fin de la nuit, le 12 janvier, vers 6h du matin, car elle se trouvait dans le véhicule d’un inconnu et refusait d’en sortir. Il sera également relayé que Sourour se trouvait en état d’ébriété, et qu’elle tenait des propos incohérents. Pourtant, dans le rapport administratif produit par la police rien ne fait mention d’un état d’ébriété. La procédure policière impose normalement à la suite d’une arrestation un « vu-soigné » (lorsque la personne présente des signes de blessures, d’ivresses ou d’inconsciences). C’est-à-dire, la constatation par un médecin du bon état de santé de la personne interpellée. Il semblerait que Sourour n’ait pas pu en bénéficier car l’état d’ébriété n’aurait pas été indiqué dans le rapport. L’une des avocates de la famille, Selma Benkhelifa, commente : « Toutes les constatations qu’un policier prudent doit faire, si cela n’a pas été fait ici, est une faute qui peut constituer une infraction pénale. On parle de non-assistance à personne en danger, voire même homicide involontaire par défaut de prévoyance. »[2] Or il semblerait précisément que Sourour ait fait un malaise en cellule, selon la RTBF. La police semble donc avoir menti dans sa version relatée à la famille ainsi qu’aux médias. Non, Sourour ne s’est pas suicidée, c’est ce que laisse entendre en tout cas le « quasi abandon » de la thèse du suicide par l’enquête. Deux heures se déroulent, entre 6h32 lorsque Sourour est placée en cellule et 8h34 lorsque la police fait le constat de son décès. Selma Benkhelifa après avoir pu observer une partie des vidéos surveillances déclare « L’hypothèse du suicide est rejetée car il semblerait qu’elle ait appelé au secours. Qu’elle se soit mis exprès devant la caméra pour appeler au secours. » Que s’est-il passé dans cette cellule ? Pourquoi la police n’a pas mentionné son état d’ébriété et pourquoi Sourour n’a pas pu bénéficier de l’examen d’un médecin ? Comment se fait-il qu’une personne puisse décéder dans une cellule (...)

FRANCE : Surveillance policière à Dijon : des caméras découvertes aux Tanneries et aux Lentillères
Nous, usagèr·es de l’espace autogéré des Tanneries et du Quartier Libre des Lentillères, dénonçons la surveillance policière illégale dont nous avons fait l’objet durant plusieurs mois. Appel à rassemblement le 18 février 2023 #StopSurveillance Les faits : Deux dispositifs de vidéosurveillance camouflés dans des boîtiers accrochés au sommet de poteaux électriques ont été découverts au mois d’octobre 2022. Ils pointaient vers des accès aux Tanneries et aux Lentillères et permettaient de filmer les rues, les zones de parking et les entrées piétonnes des lieux d’activités et de résidence. Ces appareils étaient composés d’une caméra à globe orientable et d’une antenne de transmission des données, ils étaient alimentés par le biais du poteau électrique. Passé le premier moment d’incrédulité, des recherches ont permis d’attester une surveillance de longue durée. Des photos privées et de google street view permettent d’attester la présence de telles caméras depuis au moins 2019, sur des périodes de plusieurs mois. Après la découverte du dispositif situé au fond de l’impasse des Tanneries, celui situé devant les Lentillères (rue Amiral Pierre) s’est volatilisé sous l’action d’un groupe d’intervention envoyé par les services de renseignement. Nous sommes choqué·es de nous retrouver dans un mauvais film d’espionnage, mais nous ne sommes pas surpris·es. Alors que la vidéosurveillance se banalise dans l’espace public sous prétexte d’insécurité, le ministère de l’intérieur étend son usage sous une forme camouflée, illégale, ciblée. Si l’un comme l’autre nous révolte, la surveillance discrète et illégale durant plusieurs mois de l’ensemble des allées et venues de plusieurs centaines de personnes, habitant·es, voisin·es, public et usagèr·es est un pas de plus vers un monde où chaque fait et geste est soumis au regard policier. Dans les lieux que nous faisons vivre, les activités politiques et les oppositions qu’elles font naître dérangent le pouvoir en place. Si nous en sommes conscient·es, rien ne peut justifier pour autant ces pratiques d’espionnage et d’intrusion au cœur de nos organisations politiques et dans l’intimité de nos vies. Être filmé·e à son insu constitue une véritable violence, de même que de savoir ses déplacements du quotidien auscultés, des moments intimes observés, la vie de tous les jours sous le regard de la police. Et la suite alors ? Des perquisitions pour découvrir une bouteille d’acétone comme preuve irréfutable d’explosifs en cours de préparation ? Une pompe à vélo en guise de matraque ? Nos bibliothèques renversées pour mettre la main sur un livre d’histoire de la révolution zapatiste ? Tout ceci cadre bien avec le glissement actuel opéré par le gouvernement qui tend à transformer toute opposition à ses politiques en opération criminelle, en association de malfaiteurs, en « éco-terrorisme ». Au cours des dernières années, les tentatives du pouvoir de monter en épingles différentes « affaires » se...

Atlanta (USA) : la police assassine un-e defenseur-e de la forêt Weelaunee
Alors que la catastrophe écologique s’aggrave inévitablement de jour en jour, partout l’État et sa police défendent le capitalisme et les puissants dans leur volonté de destruction du vivant. À Atlanta, en Géorgie (USA), la forêt de Weelaunee est menacée par un projet de construction du plus grand centre d’entraînement de la police aux Etats-Unis. Depuis 2021, la défense du site s’organise par différents moyens - dont l’occupation de la forêt. Le 18 janvier dernier, la police a effectué un raid sur la forêt et ses occupant-e-s, tuant une personne defenseur-e. Le communiqué suivant, diffusé sur le site de CrimethInc. et traduit sur squat.net, est relayé ici en solidarité. Communiqué Nous appelons toutes les personnes de « bonne conscience » à être solidaires du mouvement pour stopper Cop City et défendre la forêt de Weelaunee, à Atlanta. Le 18 janvier 2023, lors de leur dernier raid militarisé contre la forêt, la police d’Atlanta a abattu une personne [Manuel « Tortuguita » Teran]. Ces représailles violentes contre le mouvement ne sont que le dernier épisode d’une longue série. Le discours officiel voudrait que « Cop City » soit nécessaire pour rendre la ville d’Atlanta « sûre » ; avec ce meurtre brutal, nous comprenons désormais mieux ce qu’ils entendent par là. Manuel « Tortuguita » Teran. Les forêts sont les poumons de la planète Terre. Leur destruction nous touche tous. Tout comme nous touchent la gentrification et les violences policières qu’annoncent les bulldozer qui écrasent la forêt Weelaunee. Ce qui se passe à Atlanta n’est pas un problème local. Les politiciens qui soutiennent Cop City ont tenté de discréditer les défenseurs des forêts en les présentant comme des « agitateurs extérieurs ». Cette calomnie a une histoire honteuse dans le Sud, les autorités l’ont utilisée contre les abolitionnistes, les syndicalistes et le Mouvement des droits civiques, entre autres. L’objectif de ceux qui propagent ce récit est de décourager la solidarité et d’isoler les communautés, tout en offrant un prétexte à l’intervention de forces de l’ordre étatiques et fédérales ; ces véritables « agitateurs extérieurs ». Les conséquences de cette stratégie apparaissent aux yeux du monde avec la tragédie du 18 janvier. Remplacer une forêt par un centre de formation de la police ne peut qu’amener à une société toujours plus violemment contrôlée, une société dans laquelle l’argent des contribuables enrichi les sociétés d’armement et de police plutôt que de répondre aux besoins sociaux. L’incarcération de masse et la militarisation de la police n’ont jamais permis de réduire la criminalité ou d’améliorer les conditions de vie des communautés pauvres et laborieuses. À Atlanta et aux États-Unis, les budgets de la police ont toujours été financés au détriment de tout le reste : la santé, l’alimentation, la garde des enfants, le logement, le transport en commun, la libre circulation des personnes et la stabilité économique de toutes et tous. La...

Nouveau cas de violences policières dans la garde zonal où est décédée Sourour
TW : Violences policières Alors que la semaine du 9 janvier a été marquée par le tragique décès de Sourour A., de nouveaux faits de violences policières datant de 2018 ont été révélés. Elles se sont produites dans les mêmes locaux : ceux de la garde zonale Rue Royale à Bruxelles. Rappelons que c’est aussi là que 2 autres personnes originaires d’Algérie, Ilyes Abbedou (le 19 janvier 2021) et Mohamed Amine Berkane (le 13 décembre 2021) sont mortes dans des conditions floues, comme Sourour. Nous sommes le 11 février 2018, E., une personne racisée, arrêtée dans la nuit pour des faits de vol avec violence est emmenée dans le sous sol du 202 Rue royale, le complexe de la police fédérale, où se trouvent les cellules de la Garde Zonale Wacht, au sein desquelles Sourour, Ilyes et Mohamed Amine sont décédé·es. Une agente sort E. de cellule pour l’emmener dans une salle et y saisir ses empreintes. E. refuse de se laver les mains afin de ne pas procéder au relever d’empreintes ; il garde bien en évidence ses mains en l’air derrière sa tête, très calmement. Un autre agent de la garde zonale rentre alors dans la pièce, et vient directement pousser brutalement E. (qui est de dos, les mains en l’air), la tête contre la machine pour relever les empreintes. Il le repoussera à deux reprises avec la même brutalité contre la machine et en profitera pour le gifler violemment. Tout ceci sous le regard passif, et donc complice, de trois autres agent·es, qui regardent sans bouger. Ces images démontrent bien que les brutalités au sein de la garde zonale semblent être quotidiennes : personne n’est étonné·e, cela semble presque faire partie de la procédure. Elles montrent bien également le fait qu’il n’y ait pas de « bons » ou de « mauvais » flics, que ces violences sont structurelles : certain·es frappent ; les autres les protègent et se taisent. Sur la fiche de détention, puis sur le PV, il sera uniquement indiqué qu’E. s’est montré récalcitrant, que l’agente l’emmenant à la machine des empreintes, avait du faire appel à un collègue et qu’E. s’était montré violent envers les policiers et le matériel : « Nous avons dû recourir à la force pour procéder au relevé d’empreintes et éviter que du matériel ne soit endommagé. ». L’agent ayant frappé E., alors parfaitement calme, a, lui, déclaré dans le PV « J’ai dû user de la violence pour calmer la situation. ». Nous rappelons que jusqu’à preuve du contraire les déclarations policières ont valeur de fait, et que la police a tendance à mentir, surtout quand elle commet des violences. Heureusement, ces images ont pu être consultées par le tribunal correctionnel de Bruxelles, qui dans un jugement du 1er avril 2021 a condamné l’agente ayant emmené E. et menti dans le PV à 12 mois de prison avec sursis. L’agent qu’on voit frapper E. a seulement reçu une probation* de 14 mois l’engageant à suivre une formation sur la gestion de la violence. L’agent, qui a giflé E. sans motif, travaille toujours à la garde...

Récit d’un militant belge à Lützerath
À Lützerath, à moins de 50km de la frontière belge, une lutte de territoire est en cours (depuis plus de 10 ans) pour empêcher l’expansion de la mine de charbon à ciel ouvert, gérée par l’entreprise allemande RWE. Le village a été exproprié, une occupation des bâtiments existants et des forêts avoisinantes a suivi. C’est une des plus grandes ZAD d’Europe. Les structures construites sont impressionnantes, allant de simples cabanes au sol à de vraies habitations dans les arbres. L’occupation était légale jusqu’au lundi 9 janvier 2023. Depuis ce jour, les moyens mis en place pour évacuer l’occupation sont immenses. Plusieurs centaines de policer·ères sont mobilisé·es, des bulldozers détruisent les cabanes et les barricades, des nacelles sont utilisées pour faire descendre les activistes suspendu.e.s en hauteur. Jour 1 Je suis finalement arrivé à la ZAD de Lützi après beaucoup de changements d’avis, de préparation et d’oublis. J’ai essayé de prendre le minimum avec moi. Le voyage en train a été un peu long, surtout que je ne vois rien par la fenêtre et que j’ai oublié mes écouteurs. Je suis finalement arrivé à Erhelenz où j’ai speedé pour faire des courses. J’ai pu me maintenir à 20 balles. Puis, je suis arrivé à l’arrêt de bus et j’ai trouvé des gens qui allaient au même endroit que moi. Je les ai suivi·es jusqu’au premier camp qui était déjà impressionnant et que j’ai vraiment apprécié voir. Là, j’ai laissé mes papiers et j’ai trouvé une navette jusque Lützi. La marche jusque-là était impressionnante. J’ai entendu le son d’une éolienne, vu les gigas machines de la mine au loin et la pollution lumineuse. Puis je suis arrivé, j’ai posé mes affaires, pris à manger et aidé à faire la vaisselle en rigolant un peu avec des gens. C’est une drôle de solitude d’être entouré de gens qui parlent une autre langue. Jour 2 Je venais à peine de me réveiller, je me demandais quoi faire que j’ai entendu l’alarme. La police était là pour dégager les premières structures qui leur bloquaient la route. J’ai donc passé la matinée au bloc « barricade » avant qu’on se fasse dégager (et que je me fasse tordre le poignet). Ensuite, je me suis reposé un peu, j’ai mangé et je suis allé aider à creuser une tranchée jusqu’à ce que j’en aie marre. Puis j’ai mangé un peu et respiré un coup avant de passer 1h30 sur un Monopod sous la pluie. En vrai, c’était globalement fun. Je me suis posé un peu pour me réchauffer, j’ai eu de supers discussions avec un mec, fumé un peu, avant de manger un bon coup puis participé à l’AG de notre lieu. On a ensuite beaucoup réfléchi à barricader notre grange, tester des trucs et j’ai finalement aidé à amener des briques avant d’aller dormir. J’ai aussi chillé devant la mine et c’était à vomir. Je me suis déjà trouvé quelques compagnonnes. J’ai trouvé une solidarité énorme partout où j’allais. J’ai aussi pu appeler mes proches et donner des nouvelles. Ca fait du bien d’avoir leur soutien. Beaucoup d’âme sur cette Zad. Jour...

Violences policières à Liège :Une bodycam activée par erreur révèle un passage à tabac dans un commissariat
TW : VIOLENCES POLICIERES, Attention récit choquant Alors que le Tribunal Correctionnel de Liège jugeait une personne pour des faits de rébellions, de dégradation de matériel et de coups à agents, des images prises par une bodycam involontairement enclenchée ont révélé des violences policières dans un commissariat, mettant à mal la version donnée par la police. Au total, huit inspecteurs, notamment plusieurs gradés, sont impliqués, dont 2 pour coups et blessures. En mai 2022, un homme de 29 ans est attaché les mains dans le dos sur une chaise dans un commissariat du centre-ville de Liège. Des insultes sont échangées entre l’homme et les policiers qui surenchérissent. Un policier coince la gorge de l’homme, pour le maintenir contre le mur du commissariat, pendant qu’un autre le frappe avec une radio, ce qui provoque immédiatement une plaie ouverte. Plus tard, un autre policier, le maintenant au sol assis sur lui à califourchon et lui assène des gifles. Pendant ce temps, les policièr·es présent·es humilient gracieusement le jeune homme qui serait en situation d’handicap, en le traitant de « mongol », « cas social », « poisson rouge », « peine perdue ». Les inspecteurs auraient ri de ses « 45 de QI » (phrase prononcée par un policier). Une autre policière, qui venait de terminer son service, dit qu’il a été « fini à la pisse ». 8 agents assermentés humilient et tabassent un homme menotté dans une cellule, le reste du commissariat vient profiter. Dans un autre moment de la vidéo, on entend l’homme agressé dire à un des policiers « Tu m’as mis une patate dans la gueule ! ». « Une patate ? » répond celui qui l’aurait frappé. Un collègue répond « Moi j’ai rien vu. » En réalité, cette scène, bien qu’extrêmement choquante, n’a rien d’extraordinaire dans les pratiques quotidiennes policières. Ce qui change la donne dans cette affaire, c’est qu’un des agents a involontairement allumé la bodycam lors des brutalités, mettant alors des images sur les exactions, images qui manquent toujours lors des violences policières dans les commissariats (celles des systèmes de surveillance se révèlent régulièrement a posteriori « défectueuses »). Evidemment, aucun des coups, ni des insultes proférées par les agent·es n’ont été indiquées dans le PV de l’interpellation. Celui-ci soulignait seulement les faits de rébellions, dans lesquels les policiers affirmaient avoir été frappés et insultés. Les agents ont donc omis les coups et blessures, les insultes, et les discrimination psychophobes [1]. La parole et le témoignage des agent·es assermenté·es ont valeur de fait dans le cadre d’une procédure judiciaire, jusqu’à preuve du contraire. Si les images de la bodycam n’avaient pas été révélées, l’homme n’aurait certainement jamais pu prouver qu’il avait effectivement subi ces violences. Il faut cependant rester prudent avec la défense de l’usage des bodycams qui servent le plus souvent le récit policier, sauf en cas de maladresse comme ici. Les...

LUTZERATH RESISTE !
En Allemagne, la tentative d’évacuation ZAD de Lützerath a commencé hier matin. Des centaines d’activistes se sont installées sur le site depuis 2020 pour tenter de stopper l’extension d’une des mine de charbon les plus polluantes d’Europe. Malgré des moyens énormes déployés par la police (canons à eau, hélicoptères, police montée, brigades canines), les occupant.e.s tiennent bon pour le moment. Que pouvez vous faire pour soutenir ? Se rendre à Lützerath (2h de Bxl). Une manifestation est organisé sur place ce samedi. Il est aussi possible de rejoindre le camp de soutien installé à proximité :https://luetzerathlebt.info/en/unser-aller-camp-backup-camp/ Faites un don ! Iels en ont besoin. Vous permettez ainsi de réaliser plus d’actions et d’autres actionshttps://www.ende-gelaende.org/spenden/ Raconte aux gens ce qui se passe à Lützerath. Pour suivre la situation sur place :https://luetzerathlebt.info/en/ticker-en/

Pas de nouvelle d’un homme violemment frappé par des gardiens du centre fermé 127 bis
Ce 4 janvier 2023, nous avons reçu des appels de plusieurs personnes détenues concernant des violences perpétrées par des gardiens du centre fermé 127bis, près de l’aéroport à Zaventem, dans la commune de Steenokkerzeel. Selon un premier témoin, la scène se déroule non loin du service médical du centre. Un détenu demande avec insistance à parler à sa famille. Le ton monte et plusieurs gardiens lui sautent dessus et le frappent violemment. Des personnes détenues souhaitant témoigner de ce qui s’est passé, nous font part de ce qui suit : “Un homme a été agressé violemment par 6 gardiens parce qu’il insistait pour pouvoir prévenir sa famille”. “Ils ont essayé de l’étrangler” ; “Ses dernières paroles étaient ‘au secours’ puis il a perdu connaissance”. Depuis leur chambre, d’autres témoins détenus observent alors comme ils peuvent les conséquences de ce passage à tabac.L’un d’entre eux nous dit avoir pensé qu’il était mort ; “Il était tout bleu et inconscient” . Ils ont vu plusieurs ambulances arriver, dont une spécifiquement équipée de matériels de réanimation, ainsi que trois voitures de police. “Les ambulanciers couraient avec des bonbonnes d’oxygène. C’était la panique totale“. Une ambulance l’a finalement amené, sans doute vers un hôpital. Un autre détenu témoin de l’incident qui protestait a aussi été maltraité et amené à l’hôpital. Le 8 janvier 2023, nous restons sans nouvelle du premier homme violenté et amené dans l’ambulance à la suite des coups et de la violence subie par les gardiens. Selon nos informations, les codétenus qui ont demandé de ses nouvelles n’en ont obtenu aucune. Le second homme amené à l’hôpital a réussi à s’évader, profitant du chaos. Bon vent à lui ! Depuis lors, nous rencontrons beaucoup de difficultés à obtenir plus d’informations au travers des contacts que nous avons avec certains détenus du centre. Les téléphone des témoins directs qui nous avaient prévenu sont coupés. L’un d’eux nous avait dit “ j’irai sans doute au cachot suite à mon appel mais je m’en fous. Il faut que vous sachiez ”. Cette situation est des plus inquiétantes et est emblématique des violences subies par les personnes enfermées. Ce témoignage nous confirme que les personnes détenues en centre fermé font l’objet de violence de la part des gardiens. Violences tellement importantes que deux personnes ont du être transférées à l’hôpital. Aucune information n’a été donnée pour avertir les autres personnes détenues. Et enfin, il est interpellant que nous restons sans nouvelles des personnes témoignant de ces violences (sans doute mises au cachot, d’après leur témoignage ) ainsi que les pratiques punitives que nous observons souvent dans les centres et plus généralement d’informations quant à ces violences. Les violences physiques et psychiques sont une réalité quotidienne pour les personnes en centre fermé. Il est fondamental de les dénoncer et de mettre fin à la détention de tous et toutes. Liberté pour...

Lützerath (Allemagne) : appel à rejoindre la ZAD de Rhénanie, menacée d’expulsion
La Zad Rhineland s’est installée récemment dans le village de Lützerath en Allemagne, proche des frontières avec la Belgique et les Pays-Bas, à 4h de route de Nancy. Elle appelle à soutien ! Le village de Lützerath en Rhénanie est menacé de destruction par l’accroissement de la mine de Garzweiler par RWE, une multinationale allemande d’énergie, et son appétit pécuniaire hors norme. Défendons Lützerath Ici, nous défendons la justice climatique, nous nous rebellons contre un système néocolonial destructeur qui détruit les fondements de la vie dans le monde. Venez à la ZAD de Rheinland et défendez Lützerath avec nous ! Les informations suivantes proviennent de la police : (Nous ne pouvons pas leur faire confiance à coup sûr - Soyez donc prêts pour début janvier également). L’expulsion interviendra vers le week-end du 14-15/01/2023. La police tentera de boucler Lützerath avec des clôtures de construction. Voici notre estimation : La tentative d’expulsion prendra 1 à 6 semaines. Si vous êtes tous là, cela serra annulé et Lützi Bleibt. Si vous souhaitez y être avant le confinement policier : Venez avant le 10.01. Même si la police réussissait à boucler Lützerath, on a besoin de vous de toute urgence sur place ! Nous pouvons bloquer l’arrivée des engins de démolition, empêcher l’arrivée de nouvelles unités de police, arrêter l’exploitation minière à ciel ouvert directement par des blocages et avec le soutien des habitants de Lützi en livrant du matériel et en manifestant de l’extérieur de la zone. À tout moment, des piquets de rencontre à Holzweiler et Keyenberg serviront de point de contact légal. De plus, il y a un camp à Keyenberg, où vous pouvez camper, manger et obtenir des informations sur les actions. Vous avez des questions, souhaitez vous préparer ou souhaitez-vous en savoir plus sur Lützi ? Venez à la scéance d’information : More or less 10 reasons to come to Lützerath || 01.04.2022 Lecture Ce que tu peux faire Venez à Luetzerath pour les dates prévues et restez ici pour les prochains mois. Vous pouvez également obtenir le matériel de mobilisation (propagande) via le site internet (ou en document joint à l’article) pour l’imprimer vous même. N’hésitez pas à le distribuer dans vos cafés préférés, centres autonomes, universités, lieux de travail, parmi vos amis et partout où vous en avez envie. (Il est aussi possible d’en commander via : mobi@luetzerathlebt.info ) Contact +49 1520 1339091 kontakt@luetzerathlebt.info Ou via les réseaux sociaux : Insta/ Twitter / Facebook / Youtube/ Telegram Articles francophones : Allemagne : la Zad Rheinland défend son village face aux excavatrices (Ouest-France) Une Zad en Allemagne appelle à soutien (Manif’Est) Lützerath (Allemane) : appel à rejoindre la ZAD de Rhénanie, menacée d’expulsion (squat.net)

Avortement sans frontières
Comment féministes et anarchistes bravent les lois anti-avortement polonaises L’article suivant a initialement été publié par CrimethInc. en anglais le 14 novembre 2022. Il a depuis été traduit en français, espagnol et italien. En espérant qu’il inspire des initiatives de solidarité locales avec les collectives citées ici, ainsi qu’avec toutes les personnes en lutte pour garantir l’accès à l’avortement - en Pologne et ailleurs. Il faut savoir que l’avortement est toujours inscrit comme crime dans le code pénal belge et que, au vu de la montée en puissance de l’extrême droite en Belgique et partout en Europe, nous ne sommes pas à l’abri d’une évolution négative de la situation dans une futur proche. Continuons donc à lutter pour l’avortement accessible et gratuit, et à nous organiser pour l’avortement libre et autonome ! En Pologne, l’avortement a été presque complètement interdit depuis 2020. Néanmoins, un réseau d’anarchistes et d’autres féministes s’efforcent de garantir l’accès à l’avortement pour les personnes qui en ont besoin – que ce soit de manière légale ou non. Maintenant que l’avortement a également été interdit dans de nombreux États des États-Unis d’Amérique, les personnes en Amérique du Nord ont tout à gagner à mieux connaître l’expérience de celleux qui affrontent cette situation depuis des années. Afin de savoir comment les activistes de Pologne utilisent l’action directe et l’entraide pour que l’avortement reste accessible, nous avons interviewé des participant-e-s à ce réseau. Maintenir un large accès – légal ou non – à l’avortement est crucial pour sauver des vies et pour que les personnes ciblées par les structures de pouvoir patriarcales conservent leur autonomie. C’est aussi une composante essentielle de la lutte pour la légalisation de l’avortement. Comme nous l’avions développé en juin, après que la Cour Suprême ait invalidé Roe v. Wade, « La décision de l’arrêt Roe v. Wade n’a pas été due au fait qu’une majorité de la population états-unienne de 1973 était favorable à l’accès à l’avortement. Vu la mobilisation de groupes tels que le Jane collective – qui a selon les estimations pratiqué 11.000 avortements illégaux, nous pouvons plutôt conclure que cette loi a été une réponse à l’intensité avec laquelle une partie spécifique de la population luttait pour l’accès à l’avortement, et à leur réussite à remettre en question le monopole du pouvoir détenu par l’État en maintenant la possibilité d’avorter malgré les efforts de la police et des juges pour l’empêcher. » Nous voici une fois de plus à l’époque à laquelle le Jane collective a fait face – avec en plus la possibilité de la pilule abortive. Comme les gens en Pologne l’ont prouvé, il est possible de maintenir un large accès à l’avortement quelles que soient les lois en vigueur. Une des possibilités pour soutenir l’accès à l’avortement en Pologne est de faire un don à Ciocia Basia. Aux États-Unis, il est possible d’obtenir la pilule abortive ici et des (...)