Médias

[Turquie] Arrestation d’un journaliste suédois pour « terrorisme »
Joakim Medin, journaliste suédois, a été arrêté et placé en détention à Istanbul, il est accusé par les autorités turques de « terrorisme » et « d’insulte au président » Recep Tayyip Erdogan. Le journaliste a été arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Istanbul le 27 mars où il devait couvrir le mouvement de contestation et incarcéré le 28 mars. Son interpellation et incarcération font suite à sa participation à une manifestation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) à Stockholm.

[Brochure] Fraude mon lapin
Cette brochure date de début 2024. Elle n’est dispo qu’en PDF, ici en version cahier et là en version page par page . Note d’une personne participant à infokiosques.net : en l’absence de réponse à nos mails, nous avons décidé d’enlever le « conseil » adressé page 2 aux personnes sans-papiers, les incitant à éviter de frauder sous peine d’être placé en centre de rétention administrative. Il se trouve que parmi les milliers voire millions de fraudeur⋅es vivant en Ile-de-France, un nombre non négligeable de personnes sont sans-papiers. Il nous semble plus utile de leur transmettre des conseils de fraude plutôt que de les pousser à rentrer dans le rang. De toute façon, la plupart des fraudeur⋅es sans-papiers continueront de frauder, tant que les transports en commun ne seront pas gratuits.

Justice pour Imad : un rassemblement organisé à Seneffe 2 ans après sa mort
Ce dimanche 23 mars 2025, cela fera deux ans qu’Imad a été tué d’une balle dans la tête et d’une autre dans le coeur par un policier à Seneffe. Deux ans que ses proches sont sans réponse dans le combat qu’ils mènent pour rétablir justice et vérité. Deux ans qu’ils sont ignorés à la fois par les pouvoirs politiques et judiciaires qui ne leur laissent aucun espoir de justice. En hommage à Imad et pour protester contre ce traitement inhumain, un rassemblement est une nouvelle fois organisé à Seneffe. Ce rassemblement aura lieu au Clos des Lilas à 17 heures le dimanche 23 mars. Les circonstances tragiques dans lesquelles Imad a été tué démontrent à quel point l’impunité policière est particulièrement importante quand il s’agit de victimes non-blanches. Imad était un père de famille de 43 ans et le seul refus d’obtempérer qu’il a commis a permis de justifier à ce policier qui est à ce jour encore en service, de lui assener une balle dans le cœur et dans la tête. Depuis, ses proches sont sans la moindre réponse de justice. La sœur d’Imad indiquait dans son discours à la journée de lutte contre les violences policières, qu’elle avait terriblement peur de tomber nez à nez avec le policier qui a tué son frère. En février passé, malgré l’ensemble des preuves qui montrent qu’il s’agissait d’un homicide policier, le procureur du roi a demandé un non-lieu. Ce non-lieu, s’il est prononcé, signifierait que le policier inculpé n’irait pas en justice et laisserait donc les proches d’Imad dans un vide sans précédent. Nous vous invitions à suivre la page Instagram Justice.pour.imad pour avoir plus d’informations et vous rappelons qu’il est possible de soutenir financièrement le comité via le compte : BE65 5230 8110 3896 avec la communication « Justice pour Imad ». Des t-shirts et des bics sont aussi à vendre pour soutenir le comité. Pour information, un départ groupé est organisé depuis la gare de Bruxelles Midi à 14h15 et un repas sera prévu à la fin du rassemblement afin de rompre le jeune ensemble.

[brochure] Qu’est-ce qu’on fout ? (2e partie)
Le texte L’un-e d’entre nous est tombé-e par hasard sur ce texte dans la revue en ligne Période . Son auteure, c’est Chi-Chi Shi, qui est diplômée en théorie politique de l’université d’Oxford. Le texte original est un article universitaire paru en 2018 dans le n°26 de la revue Historical Materialism sous le titre « Defining my Own Oppression : Neoliberalism and the demands of Victimhood ». Il est disponible en texte sur historicalmaterialism.org et en audio sur Youtube . Cette brochure est la 2e partie du projet. C’est mieux d’avoir lu la 1re pour comprendre celle-là. C’est aussi là qu’on a expliqué notre démarche. Si tu n’as pas le premier numéro, tu peux écrire à souffrance-politique@@@riseup.net ou regarder sur infokiosques.net . Tous les mots suivi d’une * sont définis dans le lexique publié dans la brochure n°1 , sauf deux qui se trouvent en fin de brochure. Sommaire : 4) La politique qui part du ressentiment et du trauma On parle de l’importance du ressentiment causé par l’oppression. Il donne l’impression de pouvoir agir politiquement mais qu’en fait il empêche de penser la fin du système. On voit aussi que l’intérêt accru pour le trauma est en même temps une conséquence et une réponse au néolibéralisme. 5) Soigner les symptômes, négliger les causes Comment on se concentre sur les effets et symptômes du système plutôt que sur son fonctionnement. On verra que ça construit le capitalisme et le néolibéralisme comme des faits nécessaires et incontestables. 6) Souffrir = savoir ? Est-ce que la connaissance, la légitimité et la vérité c’est la même chose que l’expérience de la souffrance ? 7) Reconnaître les obstacles à la résistance collective Comment tout ça empêche de créer du collectif autour d’objectifs communs ? 8) Conclusion Annexes Ici, y a des tableaux récapitulatifs, des outils de luttes et des liens pour mettre tout le savoir dans cette brochure en pratique !

Lettre de Daniela Klette à la Conférence Rosa Luxemburg
Chers participants à la Conférence Rosa Luxemburg – Chers camarades, Je vous salue aujourd’hui depuis la prison de Vechta. Il y a près d’un an, après des décennies de clandestinité, j’ai été arrêtée. Devant moi se trouvent plusieurs années de procès, où je suis accusée d’avoir participé à des expropriations armées. Par ailleurs, la justice poursuit un autre procès contre moi, où je serai accusée d’avoir participé à des actions de guérilla urbaine contre le capitalisme et l’impérialisme. J’avais 17 ans lorsque la lutte de libération vietnamienne a vaincu l’impérialisme mené par les États-Unis. Cette incroyable victoire a été obtenue grâce à la solidarité mondiale – malgré le napalm, malgré l’immense machine militaire qui s’est dressée contre le mouvement de libération et malgré les massacres de la population vietnamienne commis par l’armée américaine avec l’aide et la complicité de l’Occident, en particulier de l’Allemagne. J’avais 16 ans lorsque j’ai appris le meurtre d’un homme en détention, en grève de la faim contre la torture de l’isolement. Il s’agissait d’Holger Meins, qui s’était élevé contre le système et avait été tué en prison, victime d’une malnutrition délibérée et du refus de soins médicaux lors d’une alimentation forcée ordonnée par l’État. C’était une époque de tentatives de libération et de luttes anticoloniales dans de nombreux pays : par exemple, les Black Panthers contre l’oppression raciste et pour la révolution aux États-Unis, la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, ou le FSLN au Nicaragua contre la dictature. J’ai commencé à comprendre ce que l’humanité pouvait attendre du capitalisme et de l’impérialisme. Oui, je me considérais comme faisant partie des mouvements mondiaux luttant pour la libération de l’exploitation et de l’oppression, contre le capitalisme et le patriarcat, et contre la guerre et le militarisme. Le système judiciaire examine actuellement ma culpabilité au sens juridique du terme. Pour moi, il ne s’agit pas de culpabilité, mais de ce qui a mobilisé et continue de mobiliser des millions de personnes : comment surmonter les conditions mondiales qui engendrent la guerre, les déplacements, l’exploitation, l’oppression patriarcale et raciste, la pauvreté et la destruction écologique totale ? Les puissants se préparent à la grande guerre pour préserver leur pouvoir. La société est marquée par une pauvreté croissante, la militarisation et une dérive vers la droite. Le capitalisme court à la catastrophe écologique. L’état du monde actuel montre sans équivoque que les questions sur la manière de surmonter ces conditions étaient justifiées et demeurent nécessaires. Ces questions nous concernent tous, et nous ne pouvons y répondre que collectivement et par des mouvements de grande ampleur. J’aimerais être avec vous pour travailler ensemble sur ces questions. Mais la répression et la détermination de l’État à condamner l’histoire de l’opposition fondamentale empêchent une telle chose. (...)