Médias

[Site] Nous ne nous tairons plus : pratiques féministes de la radio et leurs contextes (1975-2000)
Ce site propose en libre accès le contenu du livre Nous ne nous tairons plus : pratiques féministes de la radio et leurs contextes (1975-2000) édité en 2025 par les Archives contestataires. L’ouvrage fait suite à une journée d’étude qui s’est déroulée le 12 octobre 2023 à Genève autour des pratiques féministes de la radio. Il vient conclure un programme de numérisation, description et valorisation des archives sonores de deux émissions de radio féministes genevoises : Radio pleine lune et Remue-ménage. Ce site rend accessible les différentes contributions qui composent le volume ainsi que les extraits sonores qui illustrent les articles. Il est possible de commander l’ouvrage papier en écrivant à reservation@archivescontestataires.ch (176 pages, 13 x 20.8 cm, 19.00 CHF / EUR). : : Sommaire : : Juliette Volcler, « Préface. Pirater les pirates » « Ne haïssez pas les médias, soyez les médias », en 1999, le slogan de la plateforme collaborative Indymedia invitait chacune et chacun à développer un « journalisme citoyen » sur Internet. Nouveau moment de lutte, avec l’émergence de l’altermondialisme pour s’opposer à la mondialisation néolibérale, notamment lors du sommet de l’OMC à Seattle. Archives contestataires, « Pratiques féministes de la radio. Une histoire d’archives et de sons » En 2011, Viviane Gonik nous confiait une dizaine de cartons de tailles et de formes diverses remplis de cassettes audio. C’étaient les archives sonores de Radio pleine lune, l’émission féministe diffusée tous les mercredis sur les ondes de Radio Zones et dont Viviane avait été une des productrices. Près de 200 émissions sont conservées sur un total difficile à définir précisément. Tout un monde de paroles et de musiques contenu dans des supports désormais trop fragiles pour être réécoutés sans risquer de les détruire. Anne-Christine Schindler, « Les Wellenhexen. Contre-culture féministe sur les ondes » Les Sorcières des ondes ont laissé peu de traces. Parmi celles qui subsistent se trouve un tract. On y voit une sorcière comique avec un micro, assise devant des appareils de transmission et d’enregistrement et on peut y lire « nous reviendrons » (mir chömmed wider) ainsi que des dates et des heures. C’est par ce genre de tracts que les radios pirates annonçaient leurs émissions. Géraldine Beck, « "Le mouvement des femmes comme racine et horizon". Pratiques de la radio par le mouvement féministe genevois » Au printemps 1976, la Nouvelle gauche genevoise est captivée, quelques soirées durant, par la diffusion d’une série d’émissions de radio produite par un groupe de pirates du coin. Émise illégalement sur la fréquence 101MHzs, elle s’appelle Radio pirate 101 et présente des contenus contestataires en lien avec les luttes locales. Les animatrices et animateurs dénoncent la crise, le chômage, la pollution, la circulation en ville, les mauvaises conditions (...)

[Livre] PAS DE CAPITULATION SPIRITUELLE, ANARCHIE AUTOCHTONE EN DÉFENSE DU SACRÉ, DE KLEE BENALLY
En novembre 2023, l’auteur Diné (Navajo) Klee Benally, a publié un livre magnifique sur la révolte radicale contre l’oppression capitaliste et coloniale. Le 30 décembre 2023, il nous a quitté, emporté par une maladie dont, officiellement, la cause est inconnue, mais dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle avait tout à voir avec les mines d’uranium et le nucléaire contre lesquels il avait lutté toute sa vie. Klee était né dans la réserve Navajo, le 6 octobre 1975. Sa famille était originaire d’une région appelée Big Mountain. En 1974, les Républicains, conduits par Barry Goldwater, avaient profité du scandale du Watergate pour faire passer une loi qui attribuait Big Mountain à la réserve Hopi, à la suite de quoi 10 000 Navajos ont été expulsés de chez eux. Des femmes âgées, armées de fusils de chasse, avaient résisté longtemps à la déportation. La grand-mère et des tantes de Klee avaient participé en première ligne à la résistance. Aujourd’hui, seule sa tante Louise Benally, beaucoup plus jeune que les autres, résiste toujours. Klee avait donc grandi dans la révolte et éprouvait une grande colère qu’il ne savait pas comment exprimer. Jusqu’à l’âge de 10 ans, quand il a découvert le punk. Sa mère était une ancienne chanteuse folk, et elle a formé un groupe avec Klee, son frère et sa sœur. Klee n’avait que 13 ans, mais il pouvait enfin exprimer sa rage. En Europe, il était surtout connu comme chanteur-guitariste du groupe punk-rock Blackfire. Son frère et sa sœur pensaient que c’était le meilleur moyen de faire connaître leurs problèmes. Klee avait des doutes, tandis qu’il devenait de plus en plus anarchiste. Il a acquis la conviction que l’action directe était préférable à la musique. Le groupe s’est séparé au printemps 2011. Klee a continué à écrire et enregistrer des morceaux aux paroles plus révolutionnaires et sorti trois albums, mais a consacré de plus en plus de temps à la lutte. Comme il vivait en Arizona, l’état le plus raciste des États-Unis, il a souvent été arrêté et poursuivi. Il a pourtant continué à lutter jusque dans les toutes dernières semaines de sa vie. Entre autres, il a soutenu les Palestiniens dès le 7 octobre 2023, jusqu’à ce qu’il soit vaincu par la maladie. Dans son livre, il exprime avant tout que rien n’est possible dans le système capitaliste, qu’il ne faut rien en espérer, que ce soit sauver la nature, combattre les inégalités les plus criantes, trouver un peu de justice. Il faut « détruire ce qui nous détruit ». Il avait une personnalité et un charisme exceptionnels. Il était surdoué, avait beaucoup de talents, et se disait lui-même musicien, réalisateur, artiste et – par-dessus tout – anarchiste Diné (Navajo). Il manque terriblement à tous ceux qui ont eu la chance de le connaître et à ceux qui continuent le combat. Christine Prat, (la traductrice) Un extrait du tout dernier article qu’il a publié 10 jours avant de se taire pour toujours : « …Ils sont autorisés par les Service des...

Dissolution du Collectif Palestine Vaincra : répression politique contre le soutien de la Palestine
Le 27 février 2025, le Conseil d’État francais examinait le décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra, une décision initiée par le l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cette audience marque une nouvelle étape dans la volonté du gouvernement français de criminaliser le soutien à la cause palestinienne et toujours plus de répression des mouvements militants en France. Le Collectif Palestine Vaincra, créé en soutien à la résistance du peuple palestinien contre plus de 76 ans de colonialisme de peuplement en Palestine, fait face depuis plusieurs années à une pression croissante des autorités françaises. En 2022, une première tentative de dissolution avait déjà été invalidée par le Conseil d’État. Mais le gouvernement persiste et revient à la charge contre le collectif. Tom Martin, porte-parole du Collectif, souligne la dangerosité de cette procédure : « Ce n’est pas seulement notre organisation qui est visée, mais toutes celles et ceux qui s’engagent pour la justice en Palestine. Accepter cette dissolution, c’est ouvrir la porte à une répression généralisée des mouvements de solidarité. » Au-delà du cas du Collectif Palestine Vaincra, cette décision crée un précédent inquiétant. Depuis plusieurs années, le gouvernement français multiplie les dissolutions administratives d’associations et de collectifs militants, notamment dans le cadre de la loi contre le séparatisme. Cette stratégie vise à museler toute forme d’opposition politique sous couvert de lutte contre « l’extrémisme ». Ce durcissement répressif s’inscrit également dans un contexte où les mobilisations pro-palestiniennes sont de plus en plus surveillées, les manifestations interdites et les prises de parole criminalisées. Pourtant, en France comme ailleurs, le soutien à la Palestine ne faiblit pas. La répression contre les organisations de soutien à la Palestine s’intensifie également en Belgique. Le nouveau gouvernement envisage d’interdire le collectif Samidoun, actif dans le soutien aux prisonniers palestiniens, en s’appuyant sur le projet de loi Ducarme (MR). Ce projet de législation, souhaite permettre la dissolution administrative d’associations accusées de menacer l’ordre public ou de servir de relais à des organisations qualifiées de terroristes. Présentée comme un outil contre « l’extrémisme », cette future loi sera utilisée pour restreindre la liberté d’association et de mobilisation en faveur de la Palestine. Comme en France, ces mesures illustrent une volonté politique de criminaliser la solidarité avec le peuple palestinien. Face à cette attaque contre les libertés fondamentales, le Collectif Palestine Vaincra appelle à une large mobilisation. Une pétition a été lancée pour dénoncer cette dissolution et défendre le droit d’exprimer une solidarité avec le peuple palestinien.

X et Instagram censurent le réseau Serhildan
Il y a quelques jours, les comptes X puis Instagram du réseau Serhildan ont été successivement suspendus après avoir reçu un rappel de leurs règles : l’interdiction de soutien à des « attaques, à des organisations terroristes ainsi que de relayer leur propagande ». Serhildan rejette ces accusations et soutient que la lutte du peuple kurde pour sa libération est une lutte juste et légitime. Cette censure est différente des précédentes, en moins d’une semaine, le compte X a été définitivement supprimé, le compte Instagram suspendu ainsi que d’autres comptes qui y seraient liés et certains comptes d’organisations qui relaient des informations sur le Kurdistan. Le réseau Serhildan a décidé après cette censure de ne plus retourner sur X.

Journée internationale d’action mercredi 19 pour Georges Abdallah
Le mercredi 19 février prochain, veille du rendu de la Cour d’Appel de Paris, sera une journée internationale d’action pour faire en sorte que, le 20 février, Georges Abdallah soit effectivement libéré. Des initiatives sont prévues dans de nombreuses villes de France (à Paris, place de la République à 18h30, à Toulouse, métro Jeanne d’Arc, 18h30) et dans plusieurs autres pays. Voir le communiqué du Secours rouge international Tag à Tripoli (Liban)

[Syrie] Commémoration d’un révolutionnaire anarchiste
Les révolutionnaires de Syrie commémorent le 16 février l’assassinat d’Omar Aziz. Né à Damas, où il est revenu d’exil au début de la révolution syrienne Omar Aziz était un économiste, anarchiste et père de famille, il s’est engagé à 63 ans dans la révolution. Il a travaillé aux collectes pour aider les banlieues de Damas attaquées par le régime. Par ses écrits et son activité, il a promu l’autonomie locale, l’organisation horizontale, la coopération, la solidarité et l’entraide. Il fut l’un des fondateurs du premier comité local, à Barzeh (Damas). Les agents des services de renseignements sont venus l’arrêter chez lui et il a été assassiné dans les prisons-abattoirs du régime baasiste le 16 février 2013. pour en savoir plus

[Allemagne] Conférences pro palestiniennes interdites dans les universités
Les universités allemandes ont interdit les conférences de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la Palestine. La LMU Munich ( Ludwig Maximilian University of Munich) et la FU Berlin ( Freie Universität Berlin ) ont annulé son intervention prévue. L’événement berlinois devait aborder la situation en Palestine et reverser tous ses bénéfices à l’UNRWA et Medico International pour les secours à Gaza. Ces interdictions créent des précédents inquiétants, elles bafouent l’article 5 de la Constitution allemande qui protège la liberté académique. Le soutien à la Palestine souffre de plus en plus d’attaques venant de tous les horizons.

Donald Trump et « Gaza, la Côte d’Azur du Proche-Orient » : un traitement médiatique déshumanisant de la RTBF
Ce mardi 4 février, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, Donald Trump a surpris en proposant de vider Gaza de sa population et reconstruire le territoire pour en faire une « Côte d’Azur du Proche-Orient » sous contrôle américain. « Et tout le monde à qui j’en ai parlé – ce n’est pas une décision prise à la légère – tout le monde à qui j’en ai parlé aime l’idée que les Etats-Unis prennent le contrôle de ce territoire, le développent et créent des milliers d’emplois pour en faire quelque chose qui sera magnifique » a déclaré le président américain. La manière dont l’émission belge « C’est vous qui le dites » a traité l’information illustre le traitement médiatique déshumanisant des Palestinien·nes. L’émission de micro-trottoir de la RTBF a ainsi interrogé ses auditeur·rices en présentant le projet de Trump comme une possibilité sérieuse, la décrivant comme telle : « Le but est de démanteler toutes les bombes et les armes présentes sur le territoire puis d’aplanir la zone pour ensuite la développer économiquement et créer de l’emploi. C’est une bonne nouvelle ? » Une question qui normalise un discours de colonisation forcée en omettant complètement la volonté et les droits des habitant·es de Gaza ainsi que le génocide en cours. Cette déshumanisation s’inscrit dans une tendance plus large du traitement journalistique de la question palestinienne. L’Observatoire des médias en France, Acrimed, a consacré son numéro 49 de la revue « Médiacritiques » sur la thématique « Israël – Palestine. Le Naufrage du débat Public ». Le constat est sans appel : nombreux médias occidentaux usent de doubles standards dans leur manière de présenter les victimes des conflits, de compassion sélective, d’invisibilisation de la tragédie de Gaza et de déshumanisation. Les Palestinien·nes sont trop souvent réduits à des chiffres, des « terroristes » ou des entités sans voix. L’utilisation d’un lexique chargé d’émotions pour certaines victimes et distant pour d’autres renforce cette invisibilisation. Les victimes palestiniennes ne sont pas dignes d’une véritable information. « La situation telle qu’elle est présentée quotidiennement par les médias est trop souvent distante et déshumanisée. Or, voir nos histoires réduites à des chiffres et des statistiques me rend triste. La vie d’un Palestinien s’apparente à un parcours infernal entre les contrôles incessants aux checkpoints et les prisons. C’est la, la réalité de la colonisation de peuplement et ses conséquences sur nous autres qui avons eu la mauvaise idée de naitre ici ». Mohammad Sabaaneh De plus, l’émission de la RTBF a présenté la proposition de Trump sans analyse critique, ni contre-discours immédiat. La présentation brute de ce projet donne l’impression qu’il pourrait être bénéfique, sans souligner ses implications coloniales violentes, son irrespect complet pour le droit international et omettant la violence du génocide en cours. Cela va a l’encontre du cordon sanitaire médiatique mis...

[Cambodge] Un blogueur vietnamien pro démocratie détenu
Un blogueur vietnamien pro démocratie, Huynh Trong Hieu, est détenu depuis plus d’une semaine. Interpellé sous le prétexte de voyager avec un faux passeport par la police chargée des questions d’immigration à l’aéroport international de Phnom Penh, alors qu’il tentait de se rendre aux États-Unis puis au Canada. Sa sœur affirme que son passeport a été confisqué et que la police réclame 4.000 dollars (3.830 euros) pour sa libération. Huynh Trong Hieu et sa sœur sont connus pour leurs critiques politiques et sociales sur des sujets tels que : les droits des minorités ethniques, les questions environnementales, la liberté d’expression au Vietnam. La sécurité des militants pro démocratie est en danger en Asie du Sud-Est, plusieurs gouvernements coopèrent pour réprimer les dissidents au-delà de leurs frontières nationales.

LE CRI une émission des personnes privées de libertés
LE CRI est une émission réalisée et animée par des personnes privées de liberté. Chaque jeudi soir, un atelier d’expression radiophonique est organisé par le GSARA asbl et La Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus à la prison de Haren. Les participants décident ensemble d’une question ou d’une problématique sur la vie quotidienne et les difficultés de l’enfermement carcéral, puis ils préparent l’enregistrement qui se réalise dans les conditions du direct. L’émission est diffusée sur : . Radio Air Libre 87.7 MHz - Dernier jeudi du mois - 19:30 . Radio Campus 92.1 FM - Premier mardi du mois - 10:00 . Radio Panik 105.4 FM - Premier jeudi du mois - 11:00 Si vous avez envie de nous contacter : lecri@gsara.be Bonnes écoutes à tout.e.s. Le Cri est une émission mensuelle réalisée par des détenus de la prison de Haren, dans le cadre d’un atelier d’éducation permanente organisé par le GSARA asbl et la FAMD (Fondation d’Assistance Morale aux Détenues) au sein de la prison de Haren. C’est une émission de débat entre les détenus sur leur condition de vie et l’univers carcéral. L’atelier à lieu une fois par semaine et nous enregistrons une émission par mois dans les conditions d’un direct (les contraintes de la prison ne permettent pas d’enregistrer en direct). Les participants, avec l’accompagnement de l’animateur décident ensemble d’un sujet ou d’une thématique à aborder, préparent l’émission, le contenu, la conduite, l’organisation puis enregistrent. La partie technique est aux mains de l’animateur (parfois avec le soutien d’un des participants). L’émission est donc un échange d’idées et de points de vue des participants sur un sujet particulier, choisi et décidé par eux-mêmes. Il y a des parties musicales. Souvent, un ou plusieurs participants souhaitent chanter, lire un texte ou proposer un choix musical. Ces éléments viennent ponctuer les différentes parties de l’émission. Les génériques (début et fin), les virgules sonores sont réalisées et enregistrées par les participants. Contact : lecri@gsara.be

Vidéo sur le rapport propriétaires et locataires en Belgique
La première vidéo de l’Observatoire belge des inégalités porte sur le profil des bailleurs et le rapport inégalitaires entre propriétaire et locataire. François et Hugo ont travaillé sur la structure de la propriété, respectivement en Belgique et à Bruxelles. A partir de données différentes et complémentaires ils dressent un bilan de la structure de la propriété bailleresse et de la rente locative. Constat sans appel : le transfer des loyers s’effectuent majoritairement et massivement depuis des ménages pauvres vers des ménages riches. François Ghesquière, 2023, Qui sont les bailleurs en Belgique, Hugo Périlleux, 2023, Extraction de la rente dans le secteur de la location de logements et « A qui profite les loyers ? » LOGEMENT : propriétaires et locataires en Belgique. F. Ghesquière et H. Périlleux Lecture

[Chine] DeepSeek censure la minorité ouïghoure
L’intelligence artificielle développée en Chine soulève des interrogations sur la neutralité et l’objectivité des intelligences artificielles. DeepSeek opère une censure systématique de la situation des Ouïghours, un groupe ethnique turcophone musulman, qui vit principalement dans la région autonome du Turkestan oriental (Xinjiang), dans l’ouest de la Chine. Cette minorité est violemment réprimée par le gouvernement chinois, cette répression inclut des emprisonnements massifs dans des camps de rééducation, des sévices physiques et psychologiques, ainsi que des tentatives de destruction culturelle et religieuse. Ces actes sont passées sous silence ou minimisées dans les médias contrôlés par Pékin. DeepSeek, alimentée par d’énormes bases de données et des algorithmes sophistiqués capables d’analyser, de filtrer et de manipuler l’information, est accusée de participer activement à cette censure, cette IA semble systématiquement filtrer et bloquer les informations sur la situation des Ouïghours. Les utilisateurs ont pu remarquer que lorsque l’IA est interrogée sur le sujet, elle s’autocensure. Il y a plusieurs mois, c’est l’application TikTok qui avait été épinglée pour la censure du génocide culturel de cette minorité. Ces IA sont donc capables de détecter des termes, images ou vidéos jugés sensibles par le Parti communiste chinois, et de les bloquer, de les altérer avant la diffusion au public.

Le monde académique belge pour Gaza6 700 universitaires signent une lettre pour le boycott
Ce mercredi 15 janvier, le jour de l’annonce d’un cessez-le-feu entre la résistance palestinienne et le régime colonial israélien, près de 6 700 universitaires, doyen·nes, professeur·es, chercheur·ses, et étudiant·es ont signé une lettre ouverte adressée aux conseils des recteurs néerlandophones (VLIR) et francophones (CRef) en Belgique, pour réclamer un boycott académique. Depuis des décennies, mais encore plus depuis le 7 octobre, des voix se lèvent au sein du monde universitaire pour la mise en place d’un boycott à l’encontre de l’Etat israélien. En Belgique, depuis plus d’un an, des mobilisations étudiantes et du corps académique ont eu lieu dans différentes universités du pays contre la complicité des institutions belges avec le génocide en cours et la colonisation de la Palestine. Dans cette lettre ouverte, « Belgian Universities for Palestine » explique sa démarche derrière son appel au boycott. Quelques extraits choisis : « En tant que personnel et étudiant·es des universités belges, nous nous adressons à vous parce que nous ressentons une profonde inquiétude et un besoin urgent d’assumer notre responsabilité sociale et juridique en tant que communauté universitaire. Dès le 15 octobre 2023, une semaine après les attentats du 7 octobre, 800 universitaires et experts en droit international, en études des conflits et en études sur les génocides ont mis en garde contre le risque de génocide dans une déclaration publique. Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, nous sommes tous témoins de la façon dont leur mise en garde, fondée sur une expertise académique et des connaissances historiques approfondies, est devenue une réalité.« « Selon l’agence des Nations unies OCHA, plus de 44 000 personnes ont déjà été tuées et plus de 100 000 blessées. Sur les 2,2 millions d’habitant·es de Gaza, 1,9 million sont déplacé·es à l’intérieur du pays, soit 90 % de la population. Plus de 340 000 d’entre eux sont confronté.es de manière catastrophique à l’insécurité alimentaire. De nombreux experts pensent que le nombre réel de victimes est beaucoup plus élevé. Des milliers de personnes sont encore ensevelies sous les décombres causés par les bombardements incessants. En outre, les chiffres officiels ne tiennent pas compte des décès indirects dus aux maladies, à la faim et au manque de soins de santé. En juin, la revue scientifique The Lancet a publié une estimation qui chiffre à 186 000 le nombre total de décès causés par la campagne militaire israélienne, soit près de 8 % de la population. Un rapport publié en octobre 2024 par l’université de Brown estimait que la faim à elle seule avait coûté la vie à plus de 65 000 personnes.« « Si l’on inclut les victimes directes et indirectes, on obtient une image beaucoup plus complète et encore plus choquante du génocide actuel. Devi Sridhar, professeure de santé publique mondiale à l’Université d’Édimbourg, estime que plus de 335 000 personnes sont probablement déjà mortes, soit près de 15 % de la (...)

[Israël] Arrestation de deux libraires
Indignation après un assaut par la police israélienne contre une librairie vendant des livres sur les territoires palestiniens, livres sur la Nakba, l’épuration ethnique et le conflit israélo-paslestinien rédigés par des auteurs israéliens et des auteurs du monde entier. La librairie Educational Bookshop est une institution culturelle à Jérusalem-Est. Deux de ses employés, les frères Mouna, ont été arrêtés et présentés devant un juge ce lundi 10 février, pour avoir vendu des livres « incitant à la haine » selon la police. Un rassemblement de soutien s’est tenu devant le tribunal où ont comparu Mahmoud et Ahmad Muna, des slogans tels que : « Non à la censure » et « Israël est un État fasciste »ont été scandés. Les deux libraires sont arrivés pieds et poings liés au tribunal. L’avocat des deux hommes et leurs soutiens dénoncent une atteinte flagrante à la liberté d’expression. Ils ont été condamnés à huit jours de détention, mais la condamnation a été revue à la baisse et ils ne resteront au final incarcérés qu’une journée.

La Chronique Syrienne d’Interstices-Fajawat, 10 février 2025
Chaque semaine depuis décembre, puis toutes les deux semaines, le collectif « Interstices - Fajawat » rédige une chronique factuelle sur les événements de la période écoulée passée en Syrie. CHRONIQUE ECRITE EN COLLABORATION AVEC LE COLLECTIF/MEDIA “CONTRE ATTAQUE“ Depuis notre dernière chronique beaucoup de choses ont évolué et il n’est pas évident de sélectionner ce qui est le plus pertinent et le plus utile à la compréhension du contexte général de la Syrie post-Assad à deux mois de sa chute. Prise de fonction officielle et promesses de Al-Sharaa Ahmed al-Sharaa a été officiellement confirmé dans son rôle de président par intérim le 29 janvier à l’issue de la première visite d’un chef d’Etat étranger dans la nouvelle Syrie, en la personne de l’Emir du Qatar Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani. Cette nomination sans consultation extérieure a été décidée à l’occasion d’une conférence composée de dizaines de militaires et lui octroie le pouvoir de constituer un conseil législatif « temporaire » dans la durée de la transition. A cette occasion il a livré son premier discours à la nation. La prise de parole a duré cinq minutes, mais a été salué pour sa simplicité et également pour son choix de rendre hommage aux luttes des Syriens et Syriennes, qu’il a pris soin de nommer en usant d’un vocabulaire inclusif. Deux jours après que Sharaa ait rendu hommage au martyr Hamza al-Khatib, l’enfant de Deraa dont l’enlèvement, la torture et l’assassinat par les sbires du régime d’Assad avait été l’une des étincelles de la révolte de 2011, son tortionnaire Atef Najib, cousin de Bachar al-Assad, a été arrêté à Latakia. Quatre jours plus tard c’est l’ancien ministre de l’intérieur de Assad entre 2011 et 2018, Mohammad al-Shaar, qui s’est rendu aux nouvelles autorités. Le 5 février, Al-Sharaa et son premier ministre ont enfin pris le temps de rencontrer les associations de familles de disparus, avant de réaffirmer leur volonté de créer un département spécifique pour enquêter sur ces disparitions, de protéger les lieux et preuves des crimes et de poursuivre tous les criminels de l’ancien régime dans une perspective de justice transitionnelle. L’une des actualités hautement symboliques de ce début février est le coming-out de « CESAR », l’ancien agent de la police militaire d’Assad qui avait fait sortir au péril de sa vie près de 55 000 clichés photographiques de Syrie, apportant la preuve des tortures et exécutions de masse perpétrées par le régime. Ses révélations avaient donné lieu à la mise en place d’une « loi César » en 2020. Dans une première interview à visage découvert donnée hier à Al-Jazeera, Farid Al-Madhan demande la levée des sanctions contre la Syrie qui portent son nom de code. Traque des sbires d’Assad et meurtres quotidiens L’armée du gouvernement de transition continue de mener des opérations militaires pour traquer les anciens sbires du régime d’Assad, et notamment dans la région de Homs où au cours des semaines passées...

[Brochure] Le néo-carnisme de Jocelyne Porcher
Ce texte est une retranscription de l’épisode #24 du podcast "Comme un poisson dans l’eau" réalisé par Victor Duran-Le Peuch. Victor Duran-Le Peuch : « Salut, moi c’est Victor Durand-Lepeuche et vous écoutez un entretien de Comme un poisson dans l’eau, le podcast contre le spécisme. Aujourd’hui, on s’arrête un peu sur les écrits et les discours d’une des opposantes idéologiques à l’antispécisme, Jocelyne Porcher. C’est une des personnes qui a par exemple co-écrit une tribune dans Libération en 2018 intitulée « Pourquoi les véganes ont tout faux ? » et qui enchaîne sophisme sur sophisme. Presque tout est faux dans les affirmations de cette tribune, sauf peut-être lorsque les auteur·ices parlent du succès de la propagande végane et écrivent qu’aujourd’hui, les opinions contraires au véganisme, pourtant majoritaires, doivent se justifier par rapport à lui. Eh bien oui, la domination humaine sur les autres animaux commence à ne plus aller de soi, commence à être fragilisée. Et nos opposants ressentent, face à la montée en force de nos critiques et de nos revendications, le besoin de se justifier, de relégitimer l’ordre spéciste, d’ériger des digues en produisant de nouveaux discours idéologiques. Fondamentalement, c’est ça ce qu’on appelle le néo-carnisme. Le carnisme, c’est l’idéologie qui légitime l’exploitation des autres animaux. Et le néo-carnisme, c’est quand le carnisme a besoin de se réinventer et de produire de nouveaux discours face à l’avancée du mouvement social contre le spécisme. Le discours de Jocelyne Porcher est une des versions du néo-carnisme contemporain. Et on a pris le temps de le décortiquer en détail avec mon invitée du jour, Axelle Playoust-Braure Je l’avais déjà reçue dans la première saison, et je vous encourage d’ailleurs à aller réécouter les épisodes 9 et 10, dans lesquels elle nous présentait la pertinence de penser la question du spécisme depuis un cadre matérialiste comme un ordre social. Je rappelle qu’Axelle Playoust-Braure est journaliste pigiste, et c’est la co-autrice de l’ouvrage Solidarité animale, défaire la société spéciste. Allez, on est parti·es pour un débunkage de Jocelyne Porcher. V : Bonjour Axelle Playoust-Braure. Axelle Playoust-Braure : Bonjour. Introduction V : « Je vous avais déjà reçue dans le podcast pendant la première saison, et je vous retrouve à nouveau aujourd’hui pour que l’on parle d’un sujet important, d’une personne importante, Jocelyne Porcher. Je dis importante parce qu’elle s’est positionnée dans ses écrits et ses prises de paroles publiques comme une opposante presque acharnée à l’antispécisme et une critique assez féroce du véganisme. Peut-être que je peux commencer par vous demander qui est Jocelyne Porcher ? Et pourquoi mérite-t-elle qu’on lui consacre un épisode entier ? A : « Jocelyne Porcher est sociologue, directrice de recherche à l’INRAE, et elle est beaucoup discutée dans les milieux antispécistes véganes, parce qu’elle a beaucoup écrit sur...

[Syrie/Rojava] 30 jours de résistance populaire au barrage de Tishreen
Depuis un mois des civils sont venus et mènent une résistance historique sur le corps du barrage de Tishreen font face aux attaques continues de l’État turc contre le nord et de l’est de la Syrie, ils protègent le barrage vital pour la vie. Les manifestations autour du barrage de Tishreen ont commencé le 8 janvier, un convoi de civils était alors parti de la province de l’Euphrate, trois des provinces de Tabqa, Raqqa et Deir ez-Zor, et six convois de la province de Jazira. À ce jour, La Turquie n’a cessé de lancer des attaques agressives contre le barrage ( voir nos articles ici , ici et ici ), ciblant les manifestants, entraînant la mort de 24 civils, hommes et femmes, et faisant plus de 200 blessés.