Belgique

Extrême-droite / Antifascisme

Pour la libération de Doudou CHAM

COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COORDINATION DES SANS-PAPIERS Bruxelles, le 4 juin 2024 Depuis le 5 avril dernier, notre camarade Doudou Cham est incarcéré au centre fermé de Vottem. Il a été raflé sur son lieu de travail à la suite d’un contrôle de l’administration. Il risque à tout moment une expulsion forcée vers son pays d’origine, la Gambie. Nous condamnons fermement l’arrestation et l’incarcération de notre ami, au même titre que celles de toutes les personnes migrantes emprisonnées de manière arbitraire dans les camps pour étrangers, et exigeons sa libération immédiate. Doudou Cham est un membre de la Coordination des sans-papiers de Belgique. Il a participé activement à la sensibilisation sur la réalité des migrants en Belgique, dans le cadre du Bureau d’étude des sans-papiers (BESP) et de plusieurs collectifs de sans-papiers ces dernières années. Avec d’autres, il a contribué à déconstruire au quotidien les préjugés sur les migrants et à créer des ponts entre les Belges et les personnes migrantes. Il est inadmissible que le mouvement des sans-papiers se voie ainsi décapité d’une de ses figures de proue. Nous rappelons que Doudou Cham est arrivé en Belgique en 2008 (il y a plus de 16 ans !), fuyant les persécutions politiques du régime dictatorial de Yayah Djamé, alors président de la Gambie. Il est inconcevable que Doudou soit expulsé de force vers son pays d’origine qu’il a quitté il y a si longtemps, où il n’a plus aucun repère, l’exposant ainsi aux représailles de la sûreté de l’Etat gambien. Doudou Cham est un réfugié politique à qui l’asile a été refusé ! Doudou Cham dispose d’un diplôme en études financières. Cependant, il reste sans accès légal au marché de l’emploi – encore moins aux allocations sociales. Malgré les difficultés de vie inhérentes à sa situation administrative, il s’est engagé généreusement depuis les années 2010 dans plusieurs structures citoyennes du tissu associatif bruxellois, dont il est devenu un visage connu et reconnu. Très doué en sérigraphie, et parlant couramment le français, l’anglais et le néerlandais, il partage régulièrement ses connaissances et son savoir-faire avec de jeunes élèves pendant des ateliers de vacances. Sa contribution au media Sans-Papiers TV est une expérience très réussie. Doudou Cham est un travailleur que le droit du travail a abandonné, c’est un citoyen à qui la Belgique refuse la citoyenneté ! Doudou est également un collègue, un colocataire, un voisin, un confrère, un ami. Quelqu’un que nous connaissons depuis des années. Quelqu’un qui est apprécié, respecté, aimé par son entourage et les gens qui le côtoient. Quelqu’un qui, comme chacun d’entre nous, aspire à vivre dignement et à poursuivre l’aventure sociale qu’il a débuté il y a 16 ans en s’installant à Bruxelles. Doudou Cham est d’ici !

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Extrême-droite / Antifascisme

[Communiqué de presse] Mettre fin à l’horreur à Gaza : mais qu’est-ce que la Belgique attend ?

La Cour internationale de justice (CIJ) a récemment ordonné à l’État Israël d’interrompre ses offensives militaires à Rafah tant qu’elles nuiront aux civils. Quelques heures après cette décision, des dizaines de personnes ont été brûlées vives dans leurs tentes par d’intenses bombardements israéliens, dans une zone précédemment désignée comme sûre pour ces réfugié·es palestinien·nes. Après presque 8 mois de ce que la CIJ a qualifié de “risque plausible de génocide” en janvier, l’État d’Israël persiste à mépriser les mesures conservatoires, le droit international et continue à massacrer impunément les Palestinien·nes. À travers le monde, des manifestations et des occupations d’universités expriment la colère de la société civile. La réponse à ces appels est souvent l’inaction, voire la répression brutale. Au milieu de cette horreur, deux évènements récents apportent des lueurs d’espoir. D’abord, le procureur de la Cour pénale internationale a requis des mandats d’arrêts contre ceux qu’il considère comme coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité : Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, (responsables pour le gouvernement israélien), ainsi que Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh (responsables pour le Hamas). Par ailleurs, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont reconnu l’État de Palestine. La Belgique doit soutenir ces initiatives, et reconnaître immédiatement l’État palestinien. Conjuguées à des sanctions économiques et l’embargo militaire (enfin activé en Wallonie), cela constitue les moyens diplomatiques dont nous disposons pour encourager ou contraindre Israël à cesser le feu. Comme le dénoncent de nombreuses familles d’otages en Israël, le gouvernement israélien ne priorise pas la protection de sa propre population. Jusqu’à présent, le cessez-le-feu et les négociations ont été le seul moyen d’assurer le sauvetage des otages capturé·es lors des massacres du 7 octobre 2023. ll apparait clairement que l’objectif de ces bombardements incessants est de rendre Gaza invivable : c’est la continuité du nettoyage ethnique des Palestinien·nes commencé en 1948. En tant que Juif·ves de Belgique, il nous est insupportable que ces massacres de masse, ces crimes contre l’humanité, soient commis au nom de la sécurité des Juif·ves (d’Israël et d’ailleurs). En tant que Juif·ves de Belgique, nous rejetons fermement les narratifs qui opposent Juifs et Palestiniens, et demandons à l’État belge d’agir. L’urgence humanitaire est à l’obtention d’un cessez-le-feu durable, à la libération des otages israélien·nes et des milliers de prisonnier·es palestinien·nes détenu·es arbitrairement. L’urgence diplomatique est à la reconnaissance immédiate d’un État palestinien. Ce sont les premières étapes vers un horizon auquel nous aspirons : une solution qui garantisse aux Palestinien·nes et Israélien·nes la sécurité, l’égalité des droits, la dignité, la justice.

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Extrême-droite / Antifascisme

Pétition : CESSER les prolongements de la durée d’incarcération dans les centres fermés pour motifs dérisoires

Alpha Oumar Diallo, un artiste bruxellois d’origine guinéenne, sort de chez lui pour acheter une carte prépayée le 25 décembre 2023 sans jamais en revenir. Cela fait 5 mois qu’il vit un calvaire derrière les murs du 127bis, un centre fermé de rapatriement. Une pétition, c’est quoi au juste ? Une pétition est une proposition que vous pouvez adresser à la Chambre des représentants, quels que soient votre âge, votre nationalité, votre langue ou votre lieu de résidence. Cet outil démocratique vous permet de demander au Parlement de se pencher sur des préoccupations de citoyens. Une pétition pourra déboucher, le cas échéant, sur une nouvelle loi, sur un contrôle accru de l’action du gouvernement ou sur une prise de position. Ma pétition peut porter sur quels sujets ? Concrètement, votre pétition peut porter sur toutes les compétences fédérales. C’est le cas, par exemple, du marché du travail, de la sécurité sociale, de grandes parties de la fiscalité, des questions de police et de justice, des relations internationales, de la défense nationale, etc. Alpha Oumar Diallo, un artiste bruxellois d’origine guinéenne, sort de chez lui pour acheter une carte prépayée le 25 décembre 2023 sans jamais en revenir. Cela fait 5 mois qu’il vit un calvaire derrière les murs du 127bis, un centre fermé de rapatriement. La durée d’incarcération ne doit théoriquement pas dépasser 6 mois consécutifs. En réalité, lorsque le migrant change de centre, refuse l’expulsion, voire même dans le cas où le migrant reçoit une nouvelle décision négative de l’Office des étrangers concernant la demande de régularisation, les compteurs sont remis à zéro. Comme c’est le cas pour ce cher peintre, Alpha Oumar Diallo. Ayant été enfermé et torturé à Conakry pour avoir fait une caricature du président Condé. Il lutte depuis 2014 dans le but de trouver refuge en Belgique, mais malheureusement, il est quasiment impossible pour les réfugiés politiques de prouver la véracité du récit de pied en cap. C’est pour cette raison que nous nous sommes rassemblés avec un petit collectif pour organiser un vernissage en son honneur au Mappa Mundo au Hall Saint-Géry, le 5 mai 2024 où une de ses œuvres viendra couronner sa façade sur une hauteur de 7 mètres. Nous aimerions partager la beauté de son art pour sensibiliser un maximum de personnes sur un aspect du système qui, hélas, aussi inhumain, est devenu banalisé. Je suis bien consciente que nous avons besoin d’une supervision dans une société, sinon on en vient à l’anarchie en perdant toute modération. Toutefois, c’est désolant de savoir qu’on vit dans une société dite évoluée, défendant les droits humains, mais qui finalement se voit enfermer des personnes pour des raisons absurdes. Notamment un manque de preuves sur la tortures subies, alors que les cicatrices sont perceptibles sur le corps de la victime. Est-ce réellement le monde dans lequel on aimerait voir nos prochaines générations grandir ? On s’aperçoit qu’au lieu de...

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Santé / Soins

De Germinal à la Ferme Noire

Reprendre les terres pour garantir notre subsistance La journée des luttes paysannes, de la ville à la campagne Un vent de liberté souffle sur Germinal. C’est au cœur de cette cité de Namur où dominent les tours à appartements, les voitures et les chantiers de construction que de joyeuses graines indociles se répandent. Pour nous, la journée internationale des luttes paysannes commence donc en ville, à La Casserole, espace autogéré de convivialité, de solidarités et de créativités. Ce 17 avril 2024, le béton se lézarde et les mauvaises herbes sont de sortie. En ce jour de printemps, une partie du collectif de La Casserole et des habitant.e.s du quartier se sont donné rendez-vous autour d’un café, avec des bêches. Chacun.e a amené ses plantes soigneusement cultivées à partir de semis et de boutures : des cassis, des framboisiers, des groseilliers, des pommiers, de la consoude, de la ciboulette… Quelques minutes plus tard, les rayons du soleil d’avril percent à travers les nuages et lancent le signal. Nous déferlons sur le terrain d’en face, cerné par les voitures et laissé à l’abandon depuis l’abattage des vieux peupliers. En moins de deux heures, les arbustes sont plantés, couvés par nos mains et ce qui reste des arbres réduits à l’état de copeaux. Le jardin partagé de Germinal, ouvert à tout le quartier, est inauguré. Loin de la logique des éco-quartiers dessinés dans des bureaux pour les classes aisées, c’est une écologie pirate, populaire, libre et spontanée qui se déploie. Dans le sillon des jardins ouvriers du XIXe siècle, nous nous inscrivons dans un vaste mouvement de socialisation des terres pour l’alimentation de tous et toutes, en collaboration avec le reste du monde vivant. Une banderole De la Palestine à Aiseau-Presles. Stop au vol des Terres rappelle la nécessité de convergence et de solidarité entre toutes les luttes pour l’émancipation des peuples et la réappropriation collective des terres. Le soleil d’avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient les feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s’allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d’un besoin de chaleur et de lumière . L’après-midi, la joyeuse bande s’envole pour les vertes vallées du sud d’Andenne, au cœur du monde paysan, en dessinant le trait d’union qui relie la ville et la campagne dans une lutte commune pour le soin de la terre et de ses habitant.e.s. Entre deux averses où se mêlent pluie, grêle et neige, nous plantons des pommes de terre à la Ferme Noire, avec Heidi, maraîchère qui fournit La Casserole en légumes, en soutien aux luttes et aux classes populaires. A La FourNilière, bâtiment partagé par le collectif paysan qui nous accueille, une exposition sur l’histoire des luttes paysannes et la réalisation collective d’un cadavre exquis nous amènent à échanger sur notre rapport à la terre. A...

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Écologie

Mémoires de lutte des Forges de Clabecq

En 1997, les Forges de Clabecq, usine sidérurgique située à Tubize (Wallonie), sont déclarées en faillite. Après la crise de l’acier de 1974 qui frappe durement la Belgique, les cas de restructuration et de faillite sont nombreux dans l’industrie Wallonne et beaucoup de travailleur·ses perdent leur emploi. Les ouvriers de Clabecq s’opposent à cette faillite au nom de leur droit au travail. Une perte d’emploi signifie une perte de salaire et l’exclusion socio-professionnelle. La délégation syndicale des Forges, forte d’une solidarité construite sur 25 ans, lance alors une série d’actions visant à établir un rapport de force dans le cadre de la négociation d’un plan de relance pour l’usine. Solidaires avec tous·tes les travailleur·ses de Belgique, « Ceux de Clabecq » portent également des revendications dépassant leurs intérêts spécifiques. Ils et elles militent contre les licenciements, les fermetures, le chômage, la misère et pour une justice sociale générale. Leur lutte ne se borne pas au conflit autour de la faillite. A Clabecq, la culture syndicale et ouvrière puise ses racines dans une pratique quotidienne de l’engagement pour des conditions d’existence meilleures. Démocratie ouvrière, éducation, formation, réflexions autour de l’amélioration des conditions de travail, anti-racisme, anti-fascisme, convergence générale des luttes et réflexions anti-capitalistes sont les fondements de « L’esprit de Clabecq ». En 1997, deux actions marquent les esprits : la marche pour l’emploi du 2 février – qui réunit 70 000 personnes – et le blocage de l’autoroute Paris – Bruxelles qui verront se confronter l’énergie amorcée par Ceux de Clabecq et la répression policière. Cet article tente de donner un aperçu de cette lutte historique et les raisons de celle-ci. En 1977, alors que la crise de l’acier frappe la Belgique depuis presque 3 ans, le cabinet de conseil étasunien McKinsey préconise un plan de restructuration drastique de la sidérurgie belgo-luxembourgeoise. Pour améliorer la compétitivité de la sidérurgie belge, dont les Forges de Clabecq font partie, ce plan prévoit des baisses de salaires et la fermeture des installations vétustes1. Si ce plan prévoit également la modernisation de certaines infrastructures, il exclut néanmoins toute augmentation des capacités de production2. Au nom de la compétitivité de la sidérurgie belge sur le marché international, cette restructuration va entraîner la mise au chômage de nombreux ouvriers : 600 emplois disparaissent entre 1979 et 1983, puis 1200 entre 1984 et 1987, sans compter la baisse des salaires de ceux qui conservent leur emploi. Cette restructuration prévoit également de larges investissements publics. Tant les patrons que les actionnaires continuent à tirer profit des usines d’acier. C’est aux pouvoirs publics d’investir notamment pour moderniser les outils de production qui doivent l’être3. Bien que les pouvoirs publics participent financièrement aux forges de Clabecq, ils ne participent pas...

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Guerre / Antimilitarisme

[Palestine] 70 tonnes de matériel militaire à destination d’Israël ont transité par la Belgique depuis le 7 novembre.

Alors qu’une importante partie des personnalités politiques belge continue de s’indigner et d’appeler au cessez-le-feu depuis le début du génocide en Palestine, la Ligue des Droits Humains ainsi que d’autres associations ont révélé que plus de 70 tonnes de matériel militaire ont transité par la Belgique pour être livré à l’Etat d’Israël depuis le début du génocide. C’est par l’aéroport de Bierset, à Liège que ces livraisons d’armes continuent de transiter vers Israël. Ces livraisons sont effectuées par l’entreprise d’avions-cargos belgo-israélienne « Challenge ». Les preuves révélées par la LDH et Amnesty International, notamment, concernent des livraisons effectuées entre le 7 novembre 2023 et le 4 mars 2024 ; rien n’indique que ces exports ont été arrêtés depuis. Les livraisons d’armes qui ont été récemment révélées étaient en grande partie composées de munitions, d’armes légères, mais aussi de pièces d’avions de chasse. Ces différentes composantes à usage militaire venaient des Etats-Unis. Les autorités belges, et particulièrement le Parlement Wallon, sont pointées du doigt. En effet, le gouvernement wallon avait feint de s’intéresser à la question en février ; il n’a cependant pas interdit ce transit, ce qui est en totale contradiction avec les discours des politiques prônant un cessez-le-feu. Cette situation montre une nouvelle fois la complicité de la Belgique avec le génocide en cours en Palestine. Prôner un cessez-le-feu ne suffit pas, les différentes associations, et plus largement le mouvement de soutien à la Palestine, appellent le gouvernement belge à prendre ses responsabilités. sources : Des preuves de transit d’armes vers Israël par l’aéroport de Liège – Amnesty International Belgique Israël : plus de 70 tonnes d’explosifs et de munitions ont transité via Liege Airport – Le Soir

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Féminismes / Antipatriarcat

Le Parlement approuve la loi sur le travail pour les TDS

[03/05/2024] Hier soir à 0h29, la première loi sur le travail des TDS a été approuvée par le Parlement fédéral belge à une large majorité. Le Parlement a voté par 93 voix pour, 33 abstentions et 0 voix contre. « Une nouvelle étape dans la lutte pour l’égalité des droits des travailleur·euses du sexe », déclare UTSOPI, l’association de défense des droits des TDS en Belgique. Il était déjà possible d’exercer le travail du sexe en tant qu’indépendant·e en Belgique. Cette nouvelle loi permet également aux TDS de travailler dans le cadre de contrats de travail. Cela signifie tout d’abord l’accès à la sécurité sociale : pension, chômage, assurance maladie, allocations familiales, congés annuels, congés de maternité, etc. En même temps, la loi garantit que les TDS sont protégé·es contre les risques liés au travail sur le lieu de travail. Finalement, l’accès à la gestion sera restreint dans le secteur. Libertés des TDS Les libertés des TDS sont au cœur de la nouvelle loi : tout·e travailleur·euse du sexe peut choisir de refuser un·e client·e ou un acte sexuel, d’interrompre un acte ou de l’exécuter comme iel l’entend. Les personnes qui souhaitent devenir employeur·euses ne peuvent pas avoir fait l’objet de condamnations pour des délits graves, doivent désigner une personne de référence pour la sécurité de le·a TDS et fournir un bouton d’alarme qui le·a relie immédiatement à la personne de référence. Le projet de loi a été rédigé sur une période de deux ans par les cabinets du travail, de la santé et de la justice. UTSOPI et les organisations de soutien Violett et Espace P ont été consultées à plusieurs reprises et de manière approfondie au cours de ce processus. Des TDS ont eu la possibilité de lire les textes et leurs commentaires ont été pris en compte. Risques futurs La loi sur le travail était l’étape nécessaire après la décriminalisation du travail du sexe, votée en mars 2022. « Sans loi sur le travail, embaucher sous contrat restait punissable », explique Daan Bauwens de l’organisation UTSOPI, « laissant aux TDS le choix restreint entre le travail indépendant ou un contrat semi-légal dans une zone grise, sans garantie de droits ou de protection. En l’absence d’une loi du travail, les TDS seraient toujours victimes d’une discrimination légale. Ce n’est désormais plus le cas. » UTSOPI souligne en même temps que le travail n’est pas terminé. Les lois ont été votées, il s’agit maintenant d’élaborer des politiques. « Les nouvelles lois peuvent être utilisées à mauvais escient pour lutter contre le travail du sexe. Nous voyons déjà certaines municipalités se cacher derrière les mots »sécurité« et »hygiène« pour promulguer des réglementations locales très strictes qui rendent le travail du sexe presque impossible sur leur territoire. Nous devons veiller à ce que les nouvelles lois profitent à tous·tes les TDS et ne se transforment pas en une chasse aux TDS les plus vulnérables », a déclaré l’association. Maintenant que la loi sur le...

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Extrême-droite / Antifascisme

Parce que « trop de bruit peut être silence » Droits fondamentaux, Exclusion, Migrations, mobilisation, Résistance

En ce début du mois de mai 2024, quelques événements épinglés – projet de loi Frontex, projet de loi politique de retour, évacuation de femmes sans papier avec enfants – relatent à eux seuls le durcissement des politiques migratoires, tant belges qu’européennes. Sous couvert de créer un « appel d’air », le sens du mot « accueil » est tout simplement réduit à son contraire : le rejet. Associatif, personnes concernées et citoyens s’interrogent : au-delà de la régularisation, comment faire place ? Comment faire trace ? 2 mai 2024 – Nous en parlions dans la précédente newsletter du CBCS, le projet de loi renforçant le contrôle des migrant·es par l’agence Frontex a été voté à la Chambre. Des contrôles et des retours forcés de personnes en migration pourront désormais être effectués par des agent·es européen·nes de Frontex en Belgique. Toujours le 2 mai, dans la foulée, le projet de loi sur la politique de retour proactive a également été approuvé par le Parlement. Si Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde se réjouissent de la mesure positive qu’il contient, à savoir l’interdiction de détenir des enfants, les ONG’s sont extrêmement inquiètes par rapport à d’autres mesures, celle notamment d’ancrer dans la législation le principe d’un retour volontaire si possible, forcé si nécessaire, d’étranger·es, et de les soumettre à des examens médicaux éventuellement forcés. Ces examens médicaux forcés, effectués uniquement dans le cadre d’une procédure administrative d’expulsion, peuvent inclure l’utilisation de moyens de contention et de coercition tels que la force physique, les clés de bras et les menottes aux poignets et/ou aux pieds. 14 mai 2024 – 6h20 du matin : des forces de police forcent les portes de l’ancien hôtel Monty, à Woluwe-Saint-Lambert, pour y déloger une trentaine de femmes sans-papiers avec 10 enfants dont un nourrisson. Un rassemblement était prévu dès 8h pour tenter d’empêcher l’expulsion… La question a été réglée avant, « avec beaucoup d’intimidation ». peut-on lire sur le site de la rtbf. Les occupantes, transférées en car communal vers le centre d’accueil de transit fédéral Ariane, « n’ont pas été autorisées à prendre leurs affaires personnelles dans le car. Des ouvriers seront chargés de les récupérer dans un second temps pour les leur ramener », précise Benoît Peeters, un citoyen en soutien au comité des femmes sans-papiers. Ces quelques événements, uniquement épinglés en ce début du mois de mai, relatent à eux seuls le durcissement des politiques migratoires, tant belges qu’européennes. Sous couvert de créer un « appel d’air », le sens du mot « accueil » est tout simplement réduit à son contraire : le rejet. « Toutes les raisons données pour lutter contre les migrations reposent sur des éléments de langage erronés, populistes », rappellent avec force Nina Jacqmin et Hélène Crokart, avocates au barreau de Bruxelles au sein du cabinet ARADIA. En avril, une après-midi de réflexion autour de la Revue Akène, « (...)

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Guerre / Antimilitarisme

Emission à voir : Palestine, sous la propagande coloniale

L’asymétrie des rapports de force qui caractérisent la Palestine depuis plus d’un siècle se retrouve aussi dans la communication qui est faite autour des enjeux coloniaux qui se jouent encore aujourd’hui sur ce territoire. Alors que le génocide gagne en intensité et que les horreurs qui nous reviennent de Gaza et du reste de la Palestine sont toutes plus inimaginables les unes que les autres, la répression à l’égard des personnes qui s’opposent à cette situation se fait de plus en plus féroce. Pendant ce temps, la couverture médiatique normalisant les crimes de guerre opérés par Israël se déploie impassiblement, très souvent basée sur des informations non documentées ou délibérément biaisées. À titre d’exemple, plusieurs pays occidentaux ont suspendu leur aide financière à l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) sur base de fausses informations israéliennes. Les conséquences de cette désinformation sont aussi tangibles en Belgique. Récemment, la secrétaire d’État à l’asile et à la migration Nicole de Moor a annoncé publiquement vouloir révoquer le statut de réfugié à Mohammed Khatib, coordinateur européen du réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, en raison de ces opinions. Cette déclaration avait été précédée par de nombreux articles de journaux diffamatoires et racistes à l’égard de Mohammed Khatib et de pressions venant directement du gouvernement israélien. Par ailleurs, la persistance d’un tel cadrage médiatique façonne le récit global de la situation en Palestine comme découlant d’une attaque terroriste barbare qui a déclenché des représailles inévitables de la part d’Israël, conférant ainsi une légitimité au génocide mené contre le peuple palestinien. Cette émission constitue une réponse à cette campagne de désinformation et souhaite mettre en lumière des analyses encore trop peu entendues dans le paysage médiatique. Elle a été tournée fin janvier 2024, le tournage avait duré 6 heures. Nous en avons gardé 3 heures durant lesquelles vous pourrez écouter les analyses de Leïla Mouhib, maîtresse de conférences en Relations internationales et docteure en Sciences Politiques et Sociales de l’ULB et à l’UMons, de Thierry Labica, maître de conférences à l’université Paris Nanterrre, contributeur à la revue Contretemps, de Mohammed Khatib, coordinateur de Samidoun et d’Omar Jabary Salamanca, chargé de recherche FNRS au REPI (Recherche et Etudes en Politique Internationale), qui est également à l’initiative du projet United Screens for Palestine ainsi que des interventions du public. Cette émission est divisée en cinq parties. Quatre chapitres analysent des éléments de propagande particulièrement présents dans les médias occidentaux au sujet de la situation en Palestine et une partie aborde la répression des voix palestiniennes en Belgique. 1) “Le « conflit israélo-palestinien » est un conflit religieux” 2) “L’antisionisme est de (...)

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Santé / Soins

Grève de la faim dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel

20 mai 2024 « Contre la bouffe, pour la liberté. » « Vous savez combien on vous coûte ? Pour rien ! » Les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous informent qu’une grève de la faim générale a été initiée ce mardi 14 mai 2024 dans l’aile L1 du bâtiment carcéral. Cette grève a été lancée en protestation aux mauvaises conditions de détention, notamment par rapport aux repas distribués dans le centre, que les détenus qualifient de très pauvres en qualité et en quantité. Ce retour concernant la nourriture est extrêmement fréquent. Les conditions de détention entretenues par les autorités, l’Office des étrangers en tête, témoignent de manière assez claire le mépris dont elles font preuve à l’égard des détenu·es. L’état déplorable de ces conditions concerne la nourriture mais s’étend également à l’ensemble du dispositif de détention : l’accès aux soins de santé est extrêmement limité, l’autonomie au quotidien est toujours plus réduite, de nombreux témoignages attestent d’un racisme latent émanant de membres du personnel,… « On n’a aucun droit. » « Aucun respect des gardiens. Ils nous provoquent. Pas d humanité. » « On a peur d’eux. » Mais ce n’est pas la seule raison de ce mouvement de grève. Plusieurs détenus dénoncent également le fait d’être laissés dans le flou par rapport à leur situation administrative. Les détenu·es n’ont aucun moyen de savoir s’ils et elles sont condamné·es (sans aucun type de jugement et pour des raisons purement administratives, rappelons-le) à rester en détention pour des jours, des semaines ou des mois. Les personnes détenues ne savent pas s’ils et elles finiront par être libéré·es, dans la plupart des cas avec un Ordre de Quitter le Territoire, ou s’ils et elles seront expulsé·es de force. Une incertitude particulièrement difficile à vivre et source d’angoisse. « Certains demandent un retour volontaire. Et ils n’ont aucune nouvelle. » « Beaucoup ont des enfants ici [en Belgique]. Ils en ont rien à foutre. » A travers ce mouvement de grève de la faim, les détenus expriment leur colère, plus que légitime, à l’encontre de l’ensemble du système qui les enferme. Ils appellent à ce que leurs messages rencontrent un écho à l’extérieur : relayons, parlons-en autour de nous, faisons pression de toutes les manières possibles afin de soutenir leur combat. Le mouvement a à présent pris fin après plusieurs jours de protestation. Nous exprimons toute notre solidarité avec tou·tes les enfermé·es. #Non aux centres fermés Hongerstaking in het gesloten centrum 127 bis in Steenokkerzeel 20 april 2024′ “Tegen het eten, voor de vrijheid”. “Weet je hoeveel we jullie kosten ? Voor niets !” De gedetineerden van het gesloten centrum 127bis (Steenokkerzeel) hebben ons laten weten dat er op dinsdag 14 mei 2024 een algemene hongerstaking is begonnen in de L1-vleugel van het detentiegebouw. De staking is begonnen uit protest tegen de slechte omstandigheden in het detentiecentrum,...

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Extrême-droite / Antifascisme

Occupations étudiantes : Historique : 7 universités occupées pour la Palestine en Belgique

Le mouvement étudiant pour la Palestine a démarré à New-York dans l’université de Columbia le 17 avril. Il a pris une ampleur internationale et historique ces dernières semaines : des universités sont occupées entre autres aux USA, en Espagne, en France, aux Pays-Bas, au Québec, etc.​​​​​​​ En Belgique, un bâtiment de l’université de Gand est occupée depuis le 6 mai. Le lendemain, une occupation a été lancée à l’ULB. Depuis, des occupations ont démarré dans les universités d’Anvers, de la VUB, de Louvain et de Louvain-la-Neuve. Au total, 7 universités sont donc occupées en Belgique. Toutes revendiquent le boycott académique. Notons que les étudiant·es de Gand et de Liège avaient annoncé occuper respectivement pour 2 et 3 jours. Devant l’absence de mesure des autorités académiques, les occupant·es ont décidé de poursuivre les occupations. Plusieurs campements ont subi des pressions et des tentatives d’intimidation, tant médiatiques que physiques. La répression est toutefois bien moindre qu’aux USA, ou en France, où les occupations de la Sorbonne et de Sciences-po ont été évacuées violemment par la police. Les étudiant·es appellent à rejoindre les occupations pour soutenir et prendre part au mouvement. Les comptes instagram des occupations se trouvent en description. Ce dimanche 19 mai, une grande manifestation nationale aura lieu à Bruxelles. Le départ est fixé à 13h30 à la Gare du Nord. Comptes instagram des occupations :  Bruxelles : @universitepopulairebx_backup (ULB) & @encampment_vub (VUB) Liège : @occupation_uliege_palestine Louvain-La-Neuve : @studentforpalestine Leuven : @kul.student.encampment Gent : @gent.students4palestine Antwerp : @uantwerpforpalestine

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Extrême-droite / Antifascisme

La Belgique intensifie les expulsions vers le Maroc

La Belgique intensifie les expulsions vers le Maroc 15 mai 2024 Récemment, la secrétaire d’État à l’asile et à la migration, Nicole de Moor, déclarait dans la presse que “les Marocains résidant illégalement en Belgique pourront être renvoyés”¹. En avril dernier, Nicole de Moor, accompagnée d’une délégation de ministres belges, s’est rendue à Rabat, au Maroc. Cette visite a donné lieu à la signature d’un accord entre le Belgique et le Maroc sur la thématique de la migration. Ce n’était pas le premier, puisqu’un autre accord avait été précédemment conclu par le ministre belge de la Justice, Paul Van Tigchelt, concernant les personnes d’origine marocaine visées par la double peine². Depuis, nombre de personnes d’origine marocaine ont été arrêtées ces dernières semaines, et emmenées en centre fermé en vue d’une expulsion hors de la Belgique. Le gouvernement marocain se serait très clairement engagé à admettre toutes les personnes qui sont identifiées comme étant de nationalité marocaine, et qui sont actuellement sans titre de séjour en Belgique. Cet engagement impliquerait donc de simplifier et accélérer les procédures d’expulsion. De plus, dans cette optique, une loi autorise désormais des agent·es de l’Office des étrangers, doté·es à cette fin de pouvoirs judiciaires, à accéder aux téléphones des personnes ayant commis des “faits criminels” pour obtenir des éléments d’identification tels que des photos de passeport. Précisons que la qualification de “faits criminels” est définie de manière très large et floue. Bien souvent, il suffit que les personnes visées soient soupçonnées de “trouble à l’ordre public” pour que les agent·es de l’Office des étrangers s’arrogent des pouvoirs judiciaires à leur égard. Nicole de Moor semble bien décidée à tester les autorités marocaines sur ces retours promis en raflant les marocain·nes privé·es de papiers. Ces personnes résident souvent depuis des années, voir des dizaines d’années en Belgique, et sont pour certaines des oublié·es de la régularisation de 2009³. Certain·es sont arrivé·es en Belgique en temps que mineur·es,et ont depuis fondé une famille ici, avec parfois plus aucun contact dans leur pays d’origine. Prévenez les ami·es concerné·es ! Stop aux expulsions, liberté de circulation et régularisation pour toustes ! ¹ https://www.lesoir.be/581315/article/2024-04-16/les-marocains-residant-illegalement-en-belgique-pourront-etre-renvoyes-affirmel https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2024/04/16/le-maroc-s-engage-a-renforcer-la-cooperation-dans-la-lutte-contr/ ² https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/ ³ En 2009, grâce à de fortes mobilisations des mouvements de lutte pour la régularisation, des personnes sans-papiers ont pu introduire une demande de régularisation à l’État belge. Environs 25 000 personnes ont alors obtenu une régularisation de leurs papiers dans ce contexte. België versterkt uitzettingen naar Marokko 15 mei 2024 (...)

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Guerre / Antimilitarisme

Communiqué de presse de l’Université Populaire de Bruxelles concernant notre demande d’annulation de la venue de l’ancien ambassadeur israélien.

L’Université Populaire de Bruxelles porte comme seconde revendication l’annulation de la venue d’Elie Barnavi, ancien ambassadeur israélien, pour une conférence. Par ce communiqué, l’UPB explique les raisons de cette revendication. Après quatre jours d’occupation du bâtiment B (renommé Walid Daqqa) à l’ULB en soutien au peuple palestinien et à sa lutte pour la libération et l’autodétermination, nous avons été sidéré·e·s par le traitement médiatique de notre mobilisation et par les attaques calomnieuses et diffamatoires qui nous sont faites. Nous avons déjà pu répondre à certaines d’entre elles dans un précédent communiqué, mais, au vu de la situation, nous estimons nécessaire de revenir également sur les critiques qui nous sont adressées par rapport à notre troisième revendication. Nous demandons en effet l’annulation de la venue à l’ULB d’Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France (2000-2002) invité en cette qualité, à l’occasion d’une conférence, le 3 juin, intitulée "Israël-Palestine : où va t on ?", par Annemie Schaus, la rectrice de l’ULB. Mentionnons par ailleurs que l’attention médiatique s’est focalisée sur cette dernière revendication alors qu’elle n’est pas indépendante des deux autres, à savoir : 1) La rupture immédiate et définitive des liens de l’ULB avec les universités israéliennes, les entreprises et organisations collaborant avec l’entité sioniste ; 2) la publication par l’ULB d’une liste publique et accessible à toustes de l’intégralité des partenariats universitaires. Nous profitons donc de ce communiqué pour clarifier ici le sens et la pertinence de notre troisième revendication. Dans le contexte actuel de génocide à Gaza, mais plus largement celui de la colonisation en cours en Palestine depuis plus de 75 ans, nous estimons qu’il est inacceptable de normaliser toute forme de lien diplomatique avec l’État colonial israélien. C’est dans ce cadre que nous revendiquons la déprogrammation de l’ancien ambassadeur israélien en vue d’une rupture de toutes les relations avec des représentant·e·s de l’entité coloniale afin de l’isoler sur la scène internationale. Nous continuons donc de soutenir fermement le boycott de l’état colonial avec lequel il est intolérable de maintenir et de normaliser des relations, qu’elles soient universitaires, diplomatiques ou d’une autre nature. Contrairement à ce qui a pu être dit dans certains médias, il ne s’agit en aucun cas d’une "essentialisation" puisque notre revendication ne vise pas Elie Barnavi en tant qu’individu, mais en tant qu’ancien représentant d’Israël. Et c’est bien parce qu’il a été ambassadeur qu’Elie Barnavi est considéré comme un invité de poids dans les médias et que notre université le reçoit pour une conférence avec une mise en valeur de son expérience diplomatique. Qui plus est, nous ne pouvons être en accord avec son discours dit « progressiste » qui reste absolument un discours idéologique sioniste justifiant et défendant les attaques sur...

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Guerre / Antimilitarisme

Communiqué de presse de l’Université populaire de Bruxelles sur l’occupation du bâtiment Walid Daqqa (fr/en/nl)

Depuis le 7 mai 2024, la collective Université Populaire de Bruxelles occupe un bâtiment du campus du Solbosch pour instaurer un boycott académique de l’entité sioniste, l’ULB entretenant des collaborations à plusieurs niveaux avec des entreprises et des universités israéliennes. Français : En ce 7 mai 2024, après plus de 7 mois de génocide et 76 ans d’une Nakba ininterrompue, la communauté étudiante s’unifie dans un mouvement de solidarité et de convergence. Nous exigeons que l’ULB rompe immédiatement et sans équivoque toutes formes de collaboration avec les institutions académiques et les entreprises sionistes qui participent à l’oppression systématique du peuple palestinien en Palestine. Nous rejoignons le mouvement historique d’occupations des universités dans le monde et nous occupons notre université contre le génocide en cours ainsi que pour dénoncer et démanteler la participation de notre université à des systèmes coloniaux et impérialistes qui perpétuent l’injustice, l’oppression et les violations flagrantes des droits humains. Nous reprenons nos espaces, nos campus et nos bâtiments dans nos universités. Nous nous joignons à l’appel d’une université populaire et décoloniale, où tous.te.s auront accès au savoir, à la discussion ainsi qu’à l’autogestion. Non pas un accès à un savoir dédié à dominer, oppresser, surveiller, coloniser et massacrer les populations du monde mais un endroit d’éducation populaire … Depuis le 17 avril, et l’occupation de l’université de Columbia à New York aux Etats-Unis, plus d’une cinquantaine de campus sont occupés de par le monde. Les étudiant.es, les professeur.es ainsi que les travailleur.euses du monde occupent les campus et appellent à intensifier la résistance contre le génocide en cours, la colonisation israélienne et la collaboration de nos institutions académiques avec cette dernière. A l’heure actuelle, dans le même temps que l’armée israélienne bombarde Rafah et s’apprête à l’envahir, une intense répression s’abat sur les occupations de campus en particulier aux Etats-Unis ainsi qu’en France. Nous affirmons tout notre soutien à nos camarades et comprenons la réaction des universités et des états occidentaux comme un acte de solidarité de ces derniers avec le projet colonial israélien. Nous dénonçons les partenariats actifs entre l’ULB et l’entité sioniste israélienne. L’engagement de l’ULB dans un projet de recherche avec le Technion, impliqué dans le développement de technologies militaires, et les collaborations avec l’Université hébraïque de Jérusalem et l’Institut Weizmann des Sciences, constituent un renforcement direct des structures de colonisation. De plus, notre université maintient des partenariats avec des entités telles que Thales, notoirement critiquée pour son implication dans l’industrie de l’armement et pour ses pratiques contraires aux principes des droits humains. Nous refusons en tant qu’étudiant.es, que membres du corps académiques et techniques, que le savoir et (...)

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Santé / Soins

Observatoire des réalités des personnes transgenres en prison

Depuis le mois de juin 2021 et avec le soutien de la Région Wallone et d’Equal.Brussels, I.Care s’associe à l’asbl Genres Pluriels, une association œuvrant au soutien, à la visibilisation, à la valorisation, à l’amélioration des droits et à la lutte contre les discriminations qui s’exercent à l’encontre des personnes transgenres/aux genres fluides et intersexes. Ensemble, nous créons un Observatoire des vécus et réalités des personnes transgenres en prison. Nos objectifs : Il s’agit d’une récolte de données quantitatives et qualitatives permettant, à terme, un meilleur accompagnement de ces personnes, voire une meilleure gestion de leur situation avant même qu’elles n’entrent en détention. Nous sollicitons aujourd’hui votre aide dans ce projet. Si vous avez croisé la route de personnes transgenres incarcérées ou ayant vécu une incarcération : Nous aurions besoin d’informations (dans le respect du règlement général sur la protection des données) permettant une meilleure connaissance du phénomène (trajectoire, incarcération dans une section hommes ou femmes, accès aux activités, mesures de sécurité, accès aux soins, etc.) ; Si ces personnes souhaitent témoigner, nous nous rendrons dans la mesure du possible dans l’établissement pour les rencontrer ; Si ces personnes sont en demande d’un soutien spécifique, Genres pluriels pourra les accompagner ou les orienter ; Si votre service souhaite bénéficier d’un soutien ou d’une formation dans ce domaine, vous pouvez également nous contacter. I.Care et Genres pluriels appellent à une meilleure intégration des questions de genres en prison et publient aujourd’hui une note qui fait un premier arrêt sur les réalités de l’incarcération des personnes transgenres et porte une série de recommandations. Cette note est disponible en pièce jointe. Vous pouvez nous contacter via l’adresse transidentites.prison@i-careasbl.be. POUR UNE MEILLEURE INTÉGRATION DES QUESTIONS DE GENRES EN PRISON : LA SITUATION DES PERSONNES TRANSGENRES (pdf)

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Santé / Soins

Un gardien persécuteur au centre fermé 127 bis agit en toute impunité

Un gardien persécuteur au centre fermé 127bis agit en toute impunité “Un homme du personnel en particulier fait régner un climat de terreur quotidiennement, suivi par d’autres gardiens. Certains détenus ont très peur de ce gardien et essaient de l’éviter le plus possible en se cachant.” Depuis plus d’un mois, des détenus du centre fermé 127 bis nous alertent au sujet de membres du personnel particulièrement harcelants et violents. Nous avions déjà alerté les associations qui interviennent dans les centres de cette situation. Les informations qui nous étaient le 05 avril 2024 rapportées sont les suivantes :Durant la période de Ramadan, les personnes détenues étaient réparties dans l’une ou l’autre aile du centre en fonction du fait qu’elles pratiquaient le jeûne ou pas. L’aile R était normalement “l’aile non-Ramadan”, elle comportait néanmoins quelques détenus qui jeûnaient durant la journée. Ces personnes gardaient donc dans leur chambre leur nourriture de la journée afin de la manger le soir. Il nous a été rapporté que le gardien en question avait à plusieurs reprises interdit de manger à l’heure de l’iftar, et avait jeté la nourriture d’une personne détenue devant elle à la poubelle. “Il choisit ses cibles et certains détenus sont ciblés particulièrement : insultes, chantages, menaces, plaintes.” Certaines personnes détenues n’osent plus sortir de leur chambre de peur de le croiser. Un détenu est, selon ses co-détenus, particulièrement pris pour cible. On nous indique que la personne de nationalité éthiopienne qui est décédée le 9 mars dernier1 avait également été prise pour cible A nouveau, ce 28 avril 2024, différents détenus nous rapportent qu’à l’occasion de discussions entre détenus, un gardien particulier suivi ensuite par d’autres gardiens sont intervenus de manière musclée, agressant les détenus impliqués. Ils ont appelé du renfort et 15 hommes de la sécurité se sont appliqués à mettre par la force plusieurs détenus au cachot, dont certains uniquement parce qu’ils essayaient d’empêcher l’intervention violentes des gardiens. “Ils ont plaqué un détenu au sol, des autres détenus étaient là autour criant de ne pas frapper, puis la sécurité est arrivée pour en mettre certains au cachot.” “Au cachot ce fameux gardien rigole et met de la musique hard rock en tapant sur la table.” “Quand on lui dit quelque chose il nous rit à la gueule.” Saga des plaintes Une lettre de plainte adressée à la direction du centre a été déposée par plusieurs personnes détenues contre ces gardiens. Quelques temps après, un des gardien s’est présenté auprès de personnes signataires en leur demandant, toujours violemment, pour quelles raisons elles avaient signé cette plainte. Il nous semble très problématique que le gardien en question ait eu accès au nom des personnes qui ont déposé cette plainte contre lui. En réponse, lesdits gardiens ont ensuité déposé à leur tour une plainte contre certains détenus. Ce procédé est courant, et...

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Santé / Soins

Actu Prison - Avril 2024

Compilation non-exaustive d’actualités et de productions politiques, scientifiques ou culturelles autour des lieux de privations de libertés et des systèmes pénaux, en Belgique et ailleurs. Si vous voulez contribuer en envoyant des informations et ressources qui vous semble pertinentes et qui touchent de près ou de loin à l’enfermement, écrivez-nous à actuprison_be@riseup.net Ces informations seront reprises et partagées dans l’actualité du mois suivant. ACTU Prison Avril 2024 ACTUALITE BELGIQUE Pour un 1er mai révolutionnaire anticarcéral ! stuut.info La nuit du 29 avril, des activistes ont placardé les façades du SPF Justice et de la Régie des bâtiments pour dénoncer l’exploitation des travailleur·euse·s en prison ! En effet, en cette journée internationale pour les droits des travailleur·euse·s, nous devons aussi visibiliser le travail fait en prison par les détenu·e·s. Nous dénonçons le SPF Justice qui via son label « cellmade », littéralement « fait en cellule » organise le travail en prison. Les soi-disant bien fait de « cellmade » sont mis en avant comme on brandirait une étiquette « bio/local/de saison » en achetant un brocoli. Pourtant, derrière « cellmade » et l’« entreprenariat social » qui formerait les détenu·e·s pour leur permettre une réinsertion sociale, c’est littéralement l’exploitation qui s’opère. Il n’y a jamais eu autant de détenus en Belgique : “L’enfermement, c’est l’échec suprême des choix politiques" La Libre Les logiques répressives continuent d’être mises en œuvre sans réelle remise en question, dénonce la section belge de l’Observatoire des prisons dans sa notice pour 2024, publiée ce vendredi. Situation « désastreuse » : la Belgique pointée du doigt par Amnesty Le Vif Le rapport annuel d’Amnesty International pointe les lacunes de la Belgique en matière d’acccueil des demandeurs d’asile et de surpopulation carcérale. https://www.youtube.com/watch?v=WjUFAIJTGQk&pp=ygUPcHJpc29uIGJlbGdpcXVl Un constat affligeant CNAPD.be ⚙️ Les politiques carcérales ne sont pas au centre des débats télévisés ou en couverture des principaux journaux du pays, pourtant leurs impacts oui. Ainsi, nous notons un paradoxe. En effet, personne ne s’intéresse vraiment aux conditions de vie des détenus ou de la privatisation inquiétante du système carcéral belge. Rappelons que la Belgique a été condamnée pour ses conditions de détentions par la CEDH en 2014. A contrario, la radicalisation, l’augmentation du nombre de fusillades à Saint-Gilles, la toxicomanie de plus en plus présente dans les rues de Bruxelles sont régulièrement traitées par les grands médias belges. Ces phénomènes sont liés à l’implantation de politiques carcérales controversées. Effectivement, prenons l’exemple de la toxicomanie qui ronge les prisons, le SPFJ a affirmé que deux personnes sur trois dans les prisons belges avaient consommé des substances illégales et qu’après le cannabis, c’était l’héroïne la drogue la plus consommée. Ces personnes...

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Extrême-droite / Antifascisme

Actions et commémorations le 8 mai 2024

Sur cette page, vous trouverez toutes les actions et commémorations qui auront lieu le 8 mai 2024. Organisez-vous une activité vous-même ? Faites-le nous savoir via ce formulaire :https://forms.gle/NCvWt6iERwRECr8d7 Bruxelles Tir National à Schaerbeek, à l’Enclos des Fusillés – 11h00 – Lecture des noms de résistants assassinés + dépôt de fleurs – Lien Campus Etterbeek – VUB viert vrijheid en verzet – 13h00 – Lien Square G au cœur du campus du Solbosch – 14h – Art + des discours à la mémoire des étudiants et des professeurs tués parce que résistants – Lien Europaplein – 16h30 – Célébration commémorative 8 mai avec Simon Gronowski – facebook event KVS – 19h30 – VOX : Young Voices Shaping the Future – Lien Hainaut La Louviere – 18u00 – Rassemblement pour la paix – Parc Waroqué Interventions de représentantes syndicales de la CSC et de la FGTB, d’un-e représentante d’un mouvement de jeunesse et d’un-e représentant-e de la Marche des Migrants Renseignements : jeanpierre.mi@skynet.be Charleroi – Lien 10h00-12h00 – Arpentage Literaire + déjeuner – MOC Charleroi 14h00-16h00 – Cine Debat – rue de montigny 58 Soirée Antifa – CKbar Mouscron- 13h00-23h00 – Grand Place – Village associatif, suivi des concerts – Lien Brabant wallon Louvain-La-Neuve – 09h00-18h00 – Village associatif avec prises de paroles – Place de l’Université 25 Liège Liège – 18u – Monument National de la résistance – RDV avec prises de paroles- Lien Namur Namur – 09h00 – Debat : Fascismes hier et aujourd’hui – UNamur, Salle Pedro Arrupe 02 Charleroi MOC Charleroi Thuin, Bvd Tirou 167 – 10h00 à 12h00 – Arpentage littéraire, « La possibilité du fascisme » de Ugo Palheta Inscription : charleroi@joc.be Quai 10, côté Parc (rue de Montigny 58) – 14h00 à 16h00 – CINE-DEBAT : “La couleur du Sacrifice” de Mourad Bouci Gratuit, sur inscription : cvargas@moc-ct.be ou 0494/82.25.41 CKbar (Avenue de l’Europe 19/A) – 19h00 – Concert antifasciste – DJ VADOO (SHM Crew) – Open Mic Gratuit Infos : charleroi@joc.be Antwerpen Antwerpen Stad 12u00 – Herdenking politieke gevangenen – Begijnestraat 18u00 tot 21u00 – Schrijfactie en mogelijkheid om het abortuscentrum te bezoeken – LUNA abortuscentrum Antwerpen, Franklin Rooseveltplaats 12 20u00 – Verzetscafé – De Studio – Link 20u15 – Film : Gaston’s War – De Studio – Link 20u00 – Stadspraat : dé progressieve, politieke en interactieve talkshow – Out of the box, Burburestraat 11, 2000 Antwerpen – Link Kalmthout – 19u00 – Begraafplaats Heide – Huldiging Louis Schaeken – Link Kalmthout – 20u00 – Club K – Lezing over het verzet in Vlaanderen en Kalmthout – Link Oost-Vlaanderen Gent – Vrij op 8 mei – flyer 11u – herdenkingsplechtigheid 8 meiplein 16u – Verzetswandeling 18u30 café ’t verzet – Ons Huis, Meerseniersstraat 14, Gent 23u30 afterparty ’t verzet – Bar broos Dendermonde – 11u00 – Herdenkingsmoment 8 mei en plaatsing...

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Extrême-droite / Antifascisme

Bientôt des agents FRONTEX en Belgique

A l’aéroport de Zaventem, en attente de passer la douane, un ressortissant d’un pays non-européen est soudainement arrêté par des agents en tenue bleue foncée et béret bleu clair, accompagné d’un agent de la police belge. Est-ce une fiction ? Plus vraiment. Avec l’adoption de la loi Frontex, dans la nuit du 2 mai dernier, les agents européens pourront bientôt intervenir à l’appui des douaniers belges. C’est quoi, cette loi Frontex ?  La loi permet à l’Agence européenne de gestion des frontières extérieures (Frontex) de placer une centaine d’agents sur le territoire belge pour contrôler les flux migratoires. Ceux-ci ne seront autorisés à agir qu’avec la présence et l’accord de la police belge. Leur compétence se limite à réaliser des contrôles aux frontières dans les ports, les aéroports, la gare du Midi et le terminal Eurostar. Les agents Frontex pourront également mettre en œuvre des expulsions forcées de personnes en situation irrégulière. “Les craintes de pushback ou de refoulement aux frontières sont injustifiées car de telles manœuvres ne pourront jamais avoir lieu dans notre pays.” rassure Annelies Verlinden (CD&V), la ministre qui a porté le projet de loi. Bientôt un renforcement significatif de Frontex en Europe Créée en 2004, Frontex, joue un rôle essentiel dans la gestion des frontières extérieures de l’Union européenne. De plus, elle collabore étroitement avec les États membres de l’UE et les pays associés à l’espace Schengen dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. C’est d’ailleurs à cause de l’espace Schengen qui permet au libre circulation au sein des frontières de l’UE que ces frontières sont renforcées à l’extérieur. Aujourd’hui, Frontex c’est plus d’un milliard de budget par an et 2.000 agents (chiffre devant grimper jusqu’à 10.000 agents d’ici 2027) au travers de toute l’Union Européenne, principalement en Italie, Espagne et Bulgarie – pour le moment. Du flou et de la polémique La nouvelle loi est vivement critiquée par les associations de défense des droits humains. Elles dénoncent notamment le paragraphe 5, jugé trop flou, qui pourrait potentiellement dispenser les agents de Frontex d’être accompagnés d’un agent de police pour effectuer les premières étapes d’une arrestation. La ministre Verlinden a balayé ces craintes dans sa réponse aux députés au parlement : “Frontex opérera toujours sous la direction de fonctionnaires de police belge, qui porteront la responsabilité finale du déploiement des agents européens. Il y aura donc toujours un collaborateur de police belge qui sera présent à côté des agents Frontex”. « Il y aura donc toujours un collaborateur de police belge qui sera présent à côté des agents Frontex » Annelies Verlinden (Ministre de l’Intérieur, CD&V) Quoi qu’il en soit, le paragraphe controversé a finalement été adopté. Mais le manque de précision du texte inquiète les ONG aux vu des antécédents de Frontex, qui est accusée d’avoir violé les droits humains à de...

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Extrême-droite / Antifascisme

Une agence accusée de crimes déployée sur le territoire belge ?

Bruxelles, le 2 mai 2024 Ce jeudi 2 mai, les parlementaires fédéraux voteront pour ou contre le projet de loi Frontex, déjà approuvé par le Conseil des ministres fin mars. Ce texte permettra à “l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes” d’agir sur le territoire belge : renforcer la police lors des expulsions forcées et effectuer des contrôles frontaliers, dans les aéroports, les ports, la gare de Bruxelles-midi et son terminal Eurostar. Au lendemain de l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile, qui consacre le tri et la détention des demandeurs d’asile aux frontières européennes, ce projet de loi porté par le gouvernement nous alarme. Dans ce texte, les compétences attribuées au personnel de Frontex sur le territoire et aux frontières de la Belgique sont très floues. Elles n’excluent pas la possibilité pour un agent de Frontex de procéder à des arrestations lors de contrôles dans la rue, dans les transports publics, à la sortie d’un centre d’accueil, par exemple. La présence d’un fonctionnaire de police à ses côtés est évoquée, mais sans empêcher que l’agent de Frontex puisse agir seul pour prendre des “mesures urgentes”. Dans son avis sur ce projet de loi, le Conseil d’État avait soulevé ce point, considérant que le respect des droits fondamentaux des personnes était en jeu. Le COC, Organe de contrôle de l’information policière, avait aussi émis des réserves sur les missions de Frontex sur le territoire belge. Le gouvernement a choisi de ne pas tenir compte de ces avis, pourtant autorisés… En outre, le projet de loi ne fait aucune mention de la responsabilité civile des agents de Frontex en cas de dommages causés à des personnes ou à des institutions pendant leurs missions. C’est d’autant plus problématique qu’il n’existe pas de véritable mécanisme de plainte concernant les agissements de Frontex. Le risque d’impunité en cas de violations des droits fondamentaux est donc élevé et devrait inquiéter les parlementaires. D’autant que l’histoire de Frontex est déjà peu reluisante. L’agence a été reconnue responsable de “pushbacks”, refoulements illégaux d’embarcations de migrants, en mer Egée, en Méditerranée et en Europe de l’Est. Elle collabore avec les garde-côtes libyens, coupables de tortures, de viols, de travail forcé… en leur facilitant l’interception de barques de migrants. Les parlementaires ne peuvent ignorer ces faits documentés, qui sont de notoriété publique. C’est donc en connaissance de cause qu’ils et elles voteront pour ou contre un texte permettant le déploiement sur le territoire belge d’une agence accusée d’actes illégaux et de traitements inhumains, dont l’action est centrée sur la détention, l’expulsion et la criminalisation des personnes exilées, et qui porte la responsabilité de milliers de morts en Méditerranée. Le gouvernement Vivaldi a été un des pires que nous ayons connu sur les questions migratoires, de respect des droits humains et de l’État de droit. Politique...

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Contrôle social / Répression

L’encerclement des manifestations publiques par la police

La Cour européenne des droits de l’homme rappelle l’exigence d’un cadre légal image tiré de ViolencesPolicières.fr Dans son arrêt Auray c. France, la Cour européenne des droits de l’homme analyse au regard de la Convention européenne des droits de l’homme la légalité de la technique de l’encerclement utilisé par les forces de l’ordre lors de manifestations. Cette décision permet de clarifier les conditions dans lesquelles les pouvoirs de police peuvent s’exercer pour encadrer les rassemblements publics. Lucas Fontaine, avocat au Barreau de Bruxelles, assistant à l’Université de Liège, nous présente cet arrêt. 1.Les faits en cause. Le 21 octobre 2010, dans le cadre de manifestations qui se tiennent à Lyon, plusieurs manifestants se regroupent en fin de matinée sur la place Bellecour d’où un cortège doit prendre son départ. Suite à de précédentes altercations et craignant que des débordements se reproduisent, la police décide de mettre en place un dispositif d’encerclement (ou « nasse ») afin d’empêcher les éléments perturbateurs de se mêler à la manifestation. Concrètement, les personnes présentes sont dans l’impossibilité de quitter la place Bellecour et de rejoindre la manifestation, qui a pourtant été prévue et autorisée. Cette situation dure plusieurs heures et, même si la police permet à plusieurs personnes de quitter les lieux, ce n’est qu’en fin de journée que le dispositif est totalement levé. 2.Les griefs invoqués À la suite de ces évènements, des manifestants présents sur la place Bellecour ce jour-là ont introduit une plainte du chef d’atteinte arbitraire à la liberté individuelle par un dépositaire de l’autorité publique. Cette plainte n’ayant pas abouti devant les juridictions françaises, les parties décident de porter cette affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme, devant laquelle elles contestent la légalité de la technique de l’encerclement. 3. La décision de la Cour. Dans son arrêt du 8 février 2024, Auray c. France, la Cour rappelle que, s’il revient aux États d’assurer le maintien de la paix et de l’ordre publics (§ 87), l’intervention des forces de l’ordre nécessite une base légale (§ 90). Or, elle note qu’à la date des faits litigieux, aucun texte légal ne prévoyait expressément le recours à la technique de l’encerclement utilisé par les forces de l’ordre sur la place Bellecour (§ 91). La Cour considère qu’un cadre juridique général relatif au maintien de l’ordre ne suffit pas à garantir des atteintes arbitraires aux libertés de circulations des personnes, d’expression et de réunion (§§ 93 et 106). Par conséquent, l’ingérence dans l’exercice de ces libertés n’était pas, à la date des faits, « prévu par la loi » et viole donc la Convention européenne des droits de l’homme (§§ 94 et 107). Ce faisant, la Cour assoit sa vision protectrice en matière de protection des rassemblements publics (voir par exemple les arrêts suivants de la Cour européenne des droits de l’homme :...

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